Pier Karl Péladeau se prononce sur quelques enjeux locaux

POLITIQUE. Celui que plusieurs considèrent comme le grand favori dans la course à la chefferie du Parti québécois était de passage à Pierreville, hier soir, lors d’une activité organisée par la Société Saint-Jean-Baptiste.

D’entrée de jeu, celui qui a longtemps été le PDG de Québecor n’a pas manqué de rappeler qu’il se trouvait au «pays de Marc-André Niquet», un concurrent qui avait soulevé les passions dans le Bas Saint-François lors de son parcours à Star Académie!

Pier Karl Péladeau, dont la réputation d’hommes d’affaires n’est plus à faire, a ensuite énuméré les nombreux avantages économiques à faire la souveraineté du Québec. «Mon intention en politique, c’est que le Québec s’enrichisse», a-t-il déclaré dans le cadre d’une entrevue exclusive qu’il nous a accordée en marge de l’événement.

À son sens, le gouvernement Couillard fait fausse route avec son obsession d’assainir les dépenses publiques, plutôt que de chercher à augmenter la colonne des revenus. «Il faut stimuler la création d’entreprises et le parc industriel de Bécancour est l’endroit idéal pour développer notre activité économique», fait valoir le député de Saint-Jérôme.

Des aménagements au Tarif L ?

Même s’il considère que le «Tarif L» est extrêmement concurrentiel par rapport à ce qui est offert ailleurs dans le monde, l’ancien président du conseil d’administration d’Hydro-Québec n’a pas fermé la porte à une éventuelle amélioration pour attirer les grandes entreprises à Bécancour.

«Comme nous sommes dans un contexte de surplus d’énergie, il faut être attentif, en fonction de la capacité de créer des emplois et/ou de s’engager dans l’économie numérique. Il y a certainement des éléments à considérer pour attirer des entreprises et en créer de nouvelles», estime le candidat à la chefferie du PQ.

Au cours de son discours, il est également revenu sur ce qu’il considère comme un bluff de la part d’Alcoa qui menaçait de fermer ses alumineries, dont celle de Bécancour, si les tarifs d’électricité n’étaient pas maintenus sous le Tarif L.

Il a plutôt insisté sur la nécessité de développer la deuxième et la troisième transformation de l’industrie de l’aluminium qui est vouée à un avenir prometteur en raison de son utilisation pour réduire la consommation d’hydrocarbure.

Oléoduc Énergie Est

Pier Karl Péladeau s’est également prononcé sur le pipeline de TransCanada et l’éventuel port méthanier qui pourrait être situé à Bécancour. Il déplore que cette décision soit prise par le fédéral, plutôt que par le Québec.

«Elle devrait appartenir aux Québécois. S’ils disent oui, il va falloir négocier les conditions. Parce que je ne connais pas de pays où les gens donnent accès à leur territoire gratuitement», a commenté Pier Karl Péladeau.

La perchaude du lac Saint-Pierre

Invité à commenter la récente étude sur les raisons du déclin de la perchaude qui fait valoir que la pêche n’est pas en cause, Pier-Karl Péladeau a préféré ne pas s’avancer sur la possibilité d’une levée partielle du moratoire.

«J’en ai entendu parler lorsque j’ai visité le candidat dans Richelieu, Sylvain Rochon, à Sorel-Tracy. Je sais qu’il y a un parc aquatique pour la protection, mais je n’ai pas suffisamment de détails. Ce serait difficile pour moi de m’avancer», a-t-il avoué.

Relations avec les autochtones

L’ancien député d’Abitibi-Est, Alexis Wawanoloath, qui est maintenant conseiller à Odanak, lui a demandé de clarifier les relations du PQ avec les peuples autochtones, qu’il considère encore comme étant «coloniale».

Pier Karl Péladeau lui a répondu qu’il souhaite que les différentes communautés puissent se prendre en main sur le plan économique. «On doit mettre à leur disposition du financement, des crédits d’impôt et de l’accompagnement pour qu’ils puissent prendre en main leur destinée», a-t-il lancé.