Oriens Technologies suspend temporairement ses activités
ÉCONOMIE. L’entreprise Oriens Technologies a suspendu ses opérations il y a près d’un mois et demi, puisqu’elle est actuellement en période de renouvellement de ses permis environnementaux.
Contrairement aux rumeurs, Oriens Technologies, établie à Bécancour et opérationnelle depuis plus d’un an, n’est pas fermée définitivement. Il s’agit plutôt d’un arrêt de production, le temps que les démarches pour les permis se règlent, car pour pouvoir opérer, l’entreprise doit absolument avoir ses permis légaux.. Dans ce contexte, la cinquantaine d’employés a été mise à pied de manière temporaire, en attendant le renouvellement.
«L’entreprise est en démarche légale pour obtenir à nouveau ses permis, en souhaitant que cela se règle le plus rapidement possible. À ma connaissance, les propriétaires n’ont pas l’intention de fermer l’entreprise», a indiqué Maurice Richard, le président-directeur général de la Société du parc industriel et portuaire de Bécancour (SPIPB).
Il ajoute qu’étant donné que l’entreprise est en lien avec de nouvelles technologies, cela suscite des questionnements, «car on parle de droits nouveaux».
Au moment de sa mise en opération, Oriens Technologies avait obtenu un permis d’essai, avec des délais et des conditions à respecter. «Ce permis est venu à échéance dernièrement et comme les choses évoluent rapidement de nos jours, il est fort possible qu’on demande maintenant plus de précisions ou de détails qu’au départ. Je pense que les dirigeants d’Oriens ont fait leurs preuves et qu’ils veulent le démontrer», croit M. Richard.
Selon lui, l’obtention de ce permis est questionnée depuis le tout début. «C’est possiblement ce qui explique les délais. Dans le cas d’une entreprise à caractère environnemental comme celle-ci, les négociations pour les permis se font entre les promoteurs et le ministère de l’Environnement.»
Évidemment, le président-directeur général de la SPIPB espère que les négociations ne traînent pas trop en longueur, car cela pourrait avoir des effets négatifs pour l’entreprise. «Le danger, si les négociations se prolongent trop longtemps, c’est que des clients actuels risquent de se tourner vers d’autres fournisseurs, alors que des clients potentiels voudront peut-être trouver des solutions plus certaines, évoque-t-il. Par ailleurs, si trop de temps s’écoule, peut-être les employés finiront-ils par décrocher un autre emploi…»
Par ailleurs, Maurice Richard mentionne que la situation actuelle ne représente pas un cas habituel, mais bien un cas d’exception. «La grande majorité des entreprises dans le parc industriel doivent posséder ou renouveler des permis. Généralement, tout se passe très bien et cette formalité n’affecte pas les opérations courantes», assure-t-il.
Une technologie innovante
Créée en 2010, Oriens Technologies est une entreprise en démarrage qui se spécialise dans la production d’un additif cimentaire, ADCIMMC, fabriqué à partir de résidus industriels. L’entreprise propose ainsi à ses clients une solution environnementale innovatrice et sécuritaire pour la transformation de leurs résidus. De plus, ADCIMMC constitue une initiative de développement durable pour l’industrie des produits cimentaires utilisés dans la fabrication d’ouvrages en béton et de produits de maçonnerie.
«Les résidus industriels qu’ils récupèrent des brasques sont normalement envoyées aux États-Unis. Oriens leur donne une valeur ajoutée. C’est une entreprise dans le domaine du recyclage qui est fantastique et intéressante à plusieurs niveaux, estime M. Richard. Alors que les alumineries sont obligées d’enfouir ces matériaux aux États-Unis, l’entreprise a développé une nouvelle technologie québécoise innovante pour donner une valeur ajoutée aux brasques, ce qui contribue à diminuer l’emprunte environnementale des alumineries.»
Rappelons qu’en janvier 2014, Oriens Technologies a bénéficié d’un prêt de 1 275 000$ du Fonds de diversification économique, pour l’implantation de son usine de transformation de résidus industriels. Un mois plus tard, l’entreprise a reçu une contribution remboursable de 625 000$ de Développement économique Canada, en vue de l’installation d’équipements pour la préparation du procédé. Enfin, en septembre 2015, avait reçu une deuxième somme grâce au Fonds de 200M$, de 350 700$.