Opération de sauvegarde en cours au lac Saint-Paul

ENVIRONNEMENT. Une opération de sauvegarde de l’état du lac Saint-Paul est en cours depuis déjà quelques mois et devrait s’échelonner sur encore deux autres années.

L’objectif est de réduire les apports en sédiments et nutriments d’origine agricole, par la mise en place de végétaux en bordure des cours d’eau. De cette façon, la largeur des bandes riveraines sera augmentée aux endroits problématiques.

Déjà, la première phase de cette opération, qui touchait les ruisseaux Buisson, Centre-des-Terres-carrées et Tourigny-Leblanc, a été complétée avec succès. Au départ, près de 70% des bandes riveraines concernées par la phase 1 avaient une largeur d’un mètre et moins.

Suite aux ententes signées avec les producteurs, cette catégorie de bandes riveraines très étroites a chuté à 5%. Même que, selon les projections, un peu plus de la moitié (53%) auront une largeur supérieure à deux mètres, alors qu’elle ne représentait que 10% avant la mise en place du projet.

Près de neuf kilomètres de bandes riveraines arbustives pourront être végétalisés dans les prochaines années grâce à des ententes avec les producteurs. «En plus d’aider à la stabilisation des berges et la rétention des polluants, ces arbustes offriront un habitat de qualité pour la faune locale», fait valoir Mylène Vallée, la directrice générale du Comité ZIP Les Deux Rives, l’organisme chargé du projet.

Plus de 7 km de bandes riveraines ont aussi été piquetés afin de baliser la zone à ne pas cultiver en bordure des cours d’eau. En outre, il y a 7,3 hectares de bandes riveraines et 31 hectares de boisés de ferme qui sont actuellement sous conservation volontaire.

Lors de la phase 1, près de 90% des agriculteurs ont accepté de faire caractériser leur terre, soit 23 des 26 propriétaires, pour environ 32 kilomètres de cours d’eau et environ 824 hectares de terres agricoles.

La deuxième phase comprendra le ruisseau Héon et la rive sud du lac Saint-Paul, pour un total de 38 km de cours d’eau et 53 producteurs agricoles concernés.

Jusqu’à maintenant, près de 90% d’entre eux ont accepté que soient caractérisées leurs bandes riveraines dans le but de leur proposer un plan d’action. Durant l’hiver 2017, ils recevront leur plan d’action personnalisé afin de planifier les actions qu’ils souhaitent mettre en œuvre.

Par la suite, une troisième phase de ce projet agro-environnemental sera nécessaire pour compléter les efforts dans le bassin versant.

Au final, cette opération d’envergure, qui s’échelonnera sur trois ans, doit rejoindre 80 propriétaires et toucher 14 cours d’eau, pour un total de 96 kilomètres de rives.

 

D’autres propositions

Parmi les autres propositions contenues dans le diagnostic préliminaire réalisé par l’UQTR, on recommande de dévier l’effluent en provenance des étangs d’épuration des eaux usées du secteur Précieux-Sang et d’envisager la reconnexion avec la rivière Bécancour pour augmenter le taux de renouvellement des eaux du lac Saint-Paul.Ces actions n’ont toujours pas été mises en œuvre.

De nouvelles données de qualité de l’eau ont en effet permis de constater que l’étang d’épuration de Précieux-Sang n’est pas en cause dans la mauvaise qualité de l’eau du lac Saint-Paul. «Cette action n’est donc pas envisageable et ne servirait à rien», affirme la directrice générale du Comité ZIP Les Deux Rives.

Pour ce qui est de reconnecter la rivière Bécancour avec le lac Saint-Paul, des études plus approfondies seraient nécessaires. «Cette action n’a pas été discutée avec la Ville de Bécancour. Nous en avons un peu discuté lors de rencontres du comité de concertation, mais cette éventualité n’a pas été approfondie, fait savoir Mylène Vallée. Avant de faire une proposition concrète qui irait en ce sens, il faudrait étudier davantage les processus hydrologiques et les impacts d’un tel aménagement.»