Monique Juteau lance «Voyage avec ou sans connexion»
LITTÉRATURE. L’auteure bécancouroise Monique Juteau a le voyage dans le sang. Ses voyages ont d’ailleurs inspiré romans et récits au fil des années. Cette fois-ci, elle plonge ses lecteurs dans de petits fragments de voyages en Inde du Nord, en Bosnie-Herzégovine, en passant par Barcelone, Lisbonne et la Serbie, dans son dernier recueil de récits de voyage à saveur poétique «Voyage avec ou sans connexion».
«Dans Voyage avec ou sans connexion, j’avais le désir de raconter ces voyages en étant plus proche de la réalité, pas seulement raconter les moments merveilleux. Ces récits sont des fragments de voyage, un peu comme une photo. J’essayais de me concentrer sur la lumière de l’événement que je vivais. Pour moi, le voyage me permet de mieux comprendre le monde, mais aussi de mieux me comprendre moi-même et d’être plus heureuse», raconte Monique Juteau.
On croit qu’on va faire un voyage, mais bientôt c’est le voyage qui vous fait, ou vous défait, écrit-elle dans le livre.
«Ces voyages m’ont fait affirmer ma désillusion. Je m’explique. Dans mes précédents livres, j’écrivais sur ce qui était très lumineux. Là, j’ai pu affirmer que certains moments étaient moins drôles, qu’il y avait des zones d’ombre. Ces voyages m’ont aussi permis de reprendre confiance en l’Homme, de mieux comprendre la délicatesse des gens, la générosité de certaines rencontres, les craintes. Ça a été plus difficile d’aborder ces zones d’ombre. Souvent, on magnifie le voyage. Dans ce livre, j’ai réussi à dire que non, tout ne va pas toujours bien», explique l’auteure de Bécancour.
Elle aborde notamment la pollution en Inde, son copain tombé malade et un nid de termites dans une chambre, en enrobant le tout d’images poétiques.
Lorsqu’elle a entrepris le voyage avec un iPod touch de cinquième génération, elle a également constaté à quel point ce petit objet a pu influencer sa perception de l’espace et du temps, transformant l’expérience du voyage et l’écriture du récit.
«Le iPod nous sort du voyage un peu. Avant, je trouvais difficile de revenir au Québec après un an de voyage parce que tu n’as plus de contact, tu vis un décalage, souligne-t-elle. Cette fois-là, je voulais garder contact, me tenir au courant de ce qui se passait au Québec. C’est cette réalité que je voulais exprimer. Là-bas, j’étais dépendante du wifi, d’où le titre avec ou sans connexion.»
Des œuvres tirées du carnet de croquis de Jean-Pierre Gaudreau ponctuent également le livre.
Lancement
Le lancement de Voyage avec ou sans connexion aura lieu ce jeudi 25 mars dès 17h au café-bar Le Zénob. Monique Juteau y lira quelques-uns de ces récits.
On pourra aussi retrouver l’auteure au Salon du livre de Trois-Rivières.
Voyage avec ou sans connexion | Éditions d’art Le Sabord | 188 pages | En librairie