Louis Morissette, un joueur déterminant à la télévision

Né à Drummondville et ayant passé son enfance dans le secteur Saint-Charles, l’humoriste Louis Morissette porte de nombreux chapeaux. Cumulant pas moins de 10 années de carrière devant et derrière la caméra, celui qui devait devenir un sage professionnel en marketing et commerce international a pris quelques minutes pour partager quelques anecdotes sur sa vie pour le moins jalonnée de rebondissements.

Qu’on se le dise, Louis Morissette est extrêmement occupé. Il ne fait pas semblant de l’être: il l’est au point de devoir trouver du temps pour accorder une entrevue téléphonique et prévoir par la suite une courte séance de photos entre un événement sportif à Drummondville et un rendez-vous d’affaires… à Montréal!

Tout cela, parce qu’il bosse actuellement sur l’émission de fin d’année de Radio-Canada, «Ceci n’est pas un bye-bye!», flanqué d’amis-auteurs, comme François Avard, Pierre Hébert et Jean-François Léger. Louis agit non seulement à titre d’auteur, mais aussi en qualité de producteur au contenu et de comédien. «La partie "producteur au contenu" est de loin la plus longue. Je dois vérifier si les idées peuvent être réalisées. Par exemple, je dois m’assurer de la bonne entente entre les différents agents d’artistes, m’assurer que les costumes, le maquillage et les décors soient disponibles ou créés à temps et je dois également veiller à ce que les droits d’auteurs soient payés lorsque qu’une chanson est utilisée dans un sketch», explique Louis Morissette, qui précise que sa populaire conjointe, Véronique Cloutier, aime bien ce genre de gros «shows».

Rappelons que ce projet d’émission de fin d’année a été proposé à Radio-Canada par la boîte de production que dirige Véronique.

«C.A.»

Cet automne, le jeudi soir, quelque 650 000 téléspectateurs ont été rivés à leur téléviseur pour ne pas manquer un épisode de l’émission «C.A.», signée Louis Morissette. Mine de rien, si cette émission s’écoute bien, elle a cependant nécessité un bon investissement de temps pour son jeune auteur, qui indique qu’elle ne reviendra assurément pas sur les ondes l’an prochain. «Ça m’a pris environ un an pour écrire 13 émissions et pour faire la postproduction, relate celui qui tient aussi le rôle de Jean-Michel. J’ai beaucoup aimé l’expérience de cette troisième saison, mais je le sentiment d’avoir fait le tour. Si je poursuivais, j’aurais peur de me répéter et je veux éviter ça à tout prix.» Concernant le fait que le sexe est un sujet très présent dans cette série, Louis Morissette concède qu’il y a eu beaucoup de «chiâlage». Au dire de l’artiste, selon une étude réalisée en 2007, les gens de 18 à 45 ans sont les plus réceptifs face à ce projet télévisuel. «Les gens ont peur de parler de sexualité. À ce chapitre, j’admets que je trouve ça parfois difficile de travailler avec des gens plus vieux qui ont souvent peur de tout et de rien. Parfois, j’ai l’impression que les gens de 50-60 ans et plus jouent à l’autruche. Les histoires racontées dans "C.A." ne sont pourtant pas nouvelles : il n’y a que le contexte qui est actualisé», fait aussi valoir l’auteur. Bref, à l’avenir, Louis Morissette souhaite surtout agir en tant que concepteur de projets. «J’aimerais en arriver à créer des projets et à les suivre de loin par la suite. Je veux aussi me diversifier. En ce moment, Véro et moi travaillons sur un projet-pilote. Ce sera une sorte d’émission de variétés avec un concept qui forcera l’invité à sortir de sa "cassette". Un genre de "talk-show", mais pas traditionnel. Ce "show" n’a pas encore été acheté par un diffuseur», expose le sympathique créateur. Selon ce qui a été possible d’apprendre, Louis agira en tant que concepteur et producteur alors que sa conjointe animera le tout. Bref, si c’est "C.A." est, au dire de son auteur, le projet qui a eu le plus de retentissement, le futur semble rempli de promesses pour celui qui semble avoir encore bien des idées à mettre sur la table. Dans le passé, rappelons que Louis Morissette avait aussi planché sur la série «3 x rien» en tant qu’auteur et comédien. Cette série, diffusée à TQS il y a environ cinq ans, avait somme toute plu et créé une bonne dépendance chez les adeptes du petit écran. «À un certain moment, nous avions passé le cap des 700 000 téléspectateurs. Dans ce temps-là, je ne trouvais pas que c’était impressionnant, mais avec du recul, je me rends compte que c’était excellent», partage l’humoriste.

Parcours atypique

Au départ, il est bon de rappeler que le comédien et auteur de 35 ans se réservait une carrière au sein de l’entreprise Venmar, pour laquelle travaillait son père. Parti à Montréal en 1992 pour étudier au baccalauréat en marketing et commerce international, à l’université McGill, le jeune Drummondvillois a finalement pris une autre route qui a complètement transformé la trajectoire de départ.

«L’humour m’a amené ailleurs, relate celui qui a fréquenté l’École nationale de l’humour. Mon père travaillait pour Venmar et mon plan de départ, c’était d’aller le retrouver au sein de la compagnie. Finalement, tout s’est passé de façon bien différente.»

Du succès, il en a connu au départ avec Les Mecs comiques, mais aussi par la suite, pour différentes raisons. Aussi, le comédien sait reconnaître et apprécier le talent de ses pairs.

Fierté centricoise

Comme bien d’autres artistes natifs de la région, Louis Morissette est loin de renier ses origines. Au contraire, il applaudit lorsque Drummondville, notamment, se retrouve à l’avant-plan, et ce, pour plus d’une raison. «Je suis toujours fier quand je vois des groupes comme Kaïn et Les Trois Accords se démarquer. En fait, que ce soit dans les arts ou dans le sport ou en affaires, je suis toujours heureux de voir que des Drummondvillois ont du succès», a assuré celui qui s’est fait connaître du grand public dans la peau du macho du trio Les Mecs comiques. L’auteur, dont la famille demeure toujours à Drummondville, à l’exception d’une sœur qui a élu domicile à Chambly, vient un plus rarement dans sa ville natale depuis qu’il a deux enfants. «Ce sont plutôt les grands-parents qui viennent faire leur tour à la maison, tout comme les oncles, les tantes et les grands amis», a partagé le conjoint de Véronique Cloutier. Mais j’ai un attachement particulier pour Drummondville, assure celui qui demeure à Boucherville. J’aurais facilement pu y vivre. C’est une belle ville pour grandit et avoir des enfants. J’ai de beaux souvenirs liés à cette ville, entre autres, l’époque où je jouais au hockey mineur.»