L’importance du développement durable dans les hôtels
Pour mieux satisfaire leur clientèle, les hôteliers ont intérêt a adopté de meilleures pratiques de développement durable. C’est ce que conclut la thèse de doctorat en administration réalisée par Brigitte Prud’homme.
Cette chercheure de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR), qui réside entre Nicolet et Bécancour, a démontré que les pratiques de développement durable adoptées par les hôteliers sont susceptibles de leur attirer de la clientèle.
«Les consommateurs qui ont adopté des comportements responsables à la maison vont être attirés par des hôtels qui font de même, explique-t-elle. Le recyclage vient en tête de liste de leurs préoccupations environnementales, suivi de l’économie d’énergie et de mesures pour limiter l’utilisation d’eau».
«Mais le développement durable va plus loin que ça. Il touche à plusieurs choses, continue-t-elle. Par exemple, la valorisation des produits régionaux à la cuisine, c’est très apprécié, tout comme les œuvres d’artistes locaux incluses dans la décoration ou disponibles à la boutique».
«L’emploi local est aussi très important pour les répondants, soutient Brigitte Prud’homme. Si les employés connaissent bien leur milieu, ils peuvent mieux diriger les touristes».
Plusieurs sites hôteliers visités
Pour en venir à ces conclusions, Brigitte Prud’homme a réalisé des études de cas dans cinq sites hôteliers ayant un minimum de quatre étoiles : le Manoir du Lac William à St-Ferdinand, le Quality Suites à Drummondville, l’Hôtel des Seigneurs à St-Hyacinthe, le Halte de Québec et le Delta de Trois-Rivières. Une enquête a aussi été réalisée auprès de 473 clients dans onze hôtels québécois dont le Baluchon à St-Paulin et le Château Laurier à Québec. Les clients étaient invités à répondre à un questionnaire afin d’identifier les impacts des pratiques de développement durable sur leur satisfaction. Les dirigeants du Motel de la Place, à Gentilly, ont d’ailleurs collaboré à valider le questionnaire.
L’importance du développement durable
Pour celle qui travaille à l’Institut de recherche sur les PME de l’UQTR, les entreprises ont intérêt à adopter des pratiques de développement durable. «Il faut réussir à leur faire comprendre l’aspect économique, élabore-t-elle. Si on est capable de lui démontrer que c’est payant, l’entrepreneur va tendre vers le développement durable».
«S’il y avait plus d’entreprises qui s’inscrivaient dans une démarche de développement durable, ce serait beaucoup mieux pour la société, souligne-t-elle. Ça permettrait de diminuer la pollution ou les maladies de travailleurs, par exemple. Ça entraîne des coûts qui sont payés par la collectivité».
D’ailleurs, Brigitte Prud’homme donne une place importante au développement durable dans son cours «Comportement du consommateur» qu’elle donne à l’UQTR. «Nous en parlons à chaque cours», assure la chargée de cours en marketing.
«Le développement durable, ce n’est pas une fonction à part, illustre Mme Prud’homme. Ça doit se retrouver à tous les niveaux de l’entreprise, autant les ressources humaines, la recherche et le développement, les finances, le marketing, etc.»
Note: Depuis juillet, Brigitte Prud’homme est professeur adjoint à la faculté d’administration de l’Université de Moncton.Le Courrier Sud l’a rencontrée avant qu’elle n’obtienne ce poste.