Les pourvoyeurs impatients de connaître l’avenir de la pêche à la perchaude

ENVIRONNEMENT. À quelques mois de la fin du moratoire de cinq ans sur la pêche à la perchaude au lac Saint-Pierre, les pourvoyeurs, victimes de lourdes pertes monétaires, sont toujours en attente à savoir s’il y aura renouvellement ou non de cette mesure du gouvernement.

Sur la Rive-Sud et la Rive-Nord du lac Saint-Pierre, trois pourvoyeurs ont fermé leurs portes depuis le début du moratoire en mai 2012, selon le président de l’Association des pêcheurs du Lac Saint-Pierre, Jean Lévesque.

« Le moratoire a eu des impacts importants, définitivement. Les pourvoyeurs qui sont restés en fonction ont connu des pertes d’environ 30% de leur clientèle », déplore-t-il.

Le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs effectue présentement une analyse de la quantité de perchaudes dans le lac. Selon la porte-parole du ministère, Diane Lamarche, on devrait avoir des réponses en janvier 2017.

« On a très hâte de voir les résultats, ajoute M. Lévesque. Notre position est claire : nous proposons de lever le moratoire et d’imposer un quota de 10 perchaudes par personne. On estime qu’environ quatre tonnes de perchaudes seraient pêchées par année. Ce serait suffisant pour maintenir la population de perchaudes. »

Le moratoire est en vigueur depuis le 4 mai 2012. Il a pour but de rétablir les populations, en déclin depuis plusieurs années, de perchaudes dans le lac Saint-Pierre. En mai 2015, le ministère a étendu le moratoire jusqu’à la baie Lavallière afin de protéger l’un des plus importants sites de frai de cette espèce.

Perte de clientèle

La clientèle a évolué dans les pourvoiries de la région. Étant donné que la pêche à la perchaude était prisée par les familles, selon M. Lévesque, les pourvoiries accueillent de plus en plus des pêcheurs de dorés et de brochets.

C’est le cas de la pourvoirie Paul-Hus, de Mario Paul-Hus à Pierreville, qui attend également impatiemment les annonces du ministère. « Les premières années nous ont fait mal. Plusieurs pêcheurs sont revenus au fil des années pour pêcher le brochet et le doré. On s’est adapté. Pour nous, c’est une nouvelle clientèle. »

« Éventuellement, on craint que le moratoire puisse mettre de la pression sur les populations de doré », craint de son côté M. Lévesque.