Les oies blanches se font attendre

BAIE-DU-FEBVRE. Le printemps qu’on connaît actuellement n’est pas étranger au retour tardif des oies blanches à Baie-du-Febvre. C’est ce que confirme Rosaire Lemay, qui observe les oies dans cette municipalité depuis 25 ans.

«Les oies suivent la température alors c’est normal. Si le printemps est arrivé avant la fin de l’hiver pour nous, et bien c’est la même chose pour elles, lance-t-il. Tant que les champs ne seront pas dégelés et que la nourriture ne sera pas accessible, elles ne viendront pas ou à peu près pas.»

M. Lemay ajoute que rien n’est accessible pour elles présentement. «Non seulement leur garde-manger est plein de neige, mais il n’y a pas de plan d’eau non plus, là où elles se reposent normalement, dans la plaine inondée.»

Malgré tout, il mentionne que depuis quelques jours, entre 2000 et 3000 oies blanches se tiennent à Baie-du-Febvre alors que normalement, à ce temps-ci, on devrait en compter 100 000.

C’est donc dire que quand elles arriveront, notre vrai printemps arrivera. «C’est une question de coordination et de survie pour elles, parce que si les oies n’ont pas ce qu’il faut pour manger ici et si c’est trop froid, elles ne viennent pas.»

L’observateur rappelle qu’il y a une dizaine, «on a déjà vu 500 000 oies blanches en même temps ici». Il croit cependant qu’on n’en verra plus autant. «Maintenant, le plus qu’on a, c’est entre 200 000 et 300 000, dans la période la plus intense de la migration.»

Il indique que le nombre d’oies a diminué dans les dernières années, mais soutient que depuis trois ans, c’est à peu près stable, soit autour de 250 000 à 300 000 dans la période intense.

Pour le moment, M. Lemay croit que les oies sont plus au Sud, possiblement le long du Richelieu.

Instinct

C’est l’instinct des oies qui leur permet de savoir quand c’est le bon moment pour migrer. «Vers la de février ou le début du mois de mars, une ou des centaines d’oies vont venir faire une tournée, pour voir de quoi a l’air notre météo et les terrains qui les intéressent. Elles retournent ensuite où elles étaient et vont attendre. L’instinct va leur dire quand ce sera le temps de s’en venir», remarque Rosaire Lemay, depuis environ cinq ans.

Nouveaux sites

Baie-du-Febvre ne semble plus le seul endroit où l’on peut observer les oies blanches. Victoriaville et Montmagny s’ajouteraient aussi aux endroits prisés par ces oiseaux migrateurs. «C’est sur leur parcours pour se rendre sur la Terre de Baffin, note Rosaire Lemay. Elles vont aussi aller plus au Nord ou au Sud parce que la culture a changé. Elles ont découvert d’autres endroits où il y avait, par exemple, beaucoup de culture de maïs grains, comparativement à il y a une quinzaine d’années. Elles se répartissent davantage.»

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