Les amphibiens: indicateurs de l’état d’un écosystème

BIODIVERSITÉ. La qualité du paysage et la richesse en espèces végétales et animales indiquent l’état global de l’environnement. En d’autres mots, les perturbations environnementales (modification de l’habitat, pollution, etc.) se répercutent sur la santé des êtres vivants.

L’une des techniques pour obtenir une idée rapide de l’état de santé d’un écosystème est de regarder la faune et la flore qui occupent ces milieux. Plus précisément, par l’observation des organismes sensibles aux perturbations environnementales. Les espèces qui sont affectées plus rapidement sont nommées bioindicateurs. Les salmonidés, les lichens, certaines larves d’insectes et les amphibiens font partie de ce groupe.

Les amphibiens sont de très bons indicateurs puisque nous pouvons les retrouver dans une grande variété de milieux humides ainsi que sur la terre ferme. De plus, ces espèces sont intimement liées à leur milieu, car leur peau mince est très perméable afin de permettre les échanges gazeux avec le milieu extérieur (respiration). L’eau, l’oxygène et malheureusement les contaminants peuvent passer directement de l’environnement à leur l’intérieur de leur corps. Même à l’état d’embryons, les amphibiens sont soumis aux perturbations, les œufs dénués de coquilles sont très vulnérables aux contaminants. De plus, puisque qu’aucun poil ni écaille ne protège leur peau, ces animaux sont directement exposés aux dommages causés par les rayons ultraviolets. Or, avec la diminution de la couche d’ozone, les impacts sont plus élevés qu’autrefois.

Les perturbations de l’environnement peuvent être observées chez les amphibiens sur l’apparence, sur le nombre d’individus et sur le nombre d’espèces présentes.

Le saviez-vous?

Selon l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), presque le tiers des amphibiens recensés mondialement courent actuellement un risque d’extinction. La perte de milieux humides causée par l’activité humaine représente le facteur principal de diminution des populations d’amphibiens. Les changements climatiques, la pollution et la présence d’espèces envahissantes contribuent aussi à ce déclin, tout comme, plus récemment, une maladie à champignon contagieuse qui prend de l’expansion au niveau mondial et qui prélève un grand nombre d’individus.

Le chant des grenouilles en dit long…

La manière la plus facile de constater un changement dans la population est de tendre l’oreille pour écouter le chant des grenouilles et rainettes. Si la puissance du chant de ces anoures diminue avec les années ou même disparaît pendant une période, c’est signe d’une perturbation de leur environnement.

Rédaction: Centre de la biodiversité du Québec