Le premier Centre de stomothérapie voit le jour au Québec

La Latuquoise Caroline Dufour-Jean a dû combattre une dure maladie diagnostiquée en 2002, un cancer ovarien. Elle s’est retrouvée sans ressources et avec très peu d’informations sur les stomies. C’est ce qui l’a poussée à donner à son prochain en ouvrant le premier Centre de stomothérapie du Québec, qui est situé à Longueuil.

Mais qu’est-ce qu’une stomie? La stomie a pour objectif de détourner l’évacuation des urines ou des matières fécales en utilisant d’autres voies que les voies naturelles.

Le Centre a ouvert ses portes en janvier dernier, tandis que l’inauguration officielle a été faite le 5 février dernier.

Mme Dufour-Jean nous raconte son histoire. «Suite à mon cancer, j’ai dû passer au travers de 9 semaines de chimiothérapie qui m’ont sauvé la vie. Je vivais avec la maladie de la colite ulcéreuse depuis l’âge de 16 ans. Nous sommes le 24 mars 2003, c’est mon dernier traitement. Je suis guérie. Cependant, mon intestin n’a pas dit son dernier mot. Il ne veut plus travailler, il travaille contre moi, il est malade, la colite ulcéreuse reprend le dessus sur moi. Après trois ans de traitement infructueux et d’incontinence fécale, mes intestins sont fichus et je dois me les faire enlever, ainsi que mon colon et mon anus. Je me suis mise à faire des recherches sur Internet, mais il y a un côté tabou : c’est rare que l’on parle de notre trou de fesse.»

Réalisant à quel point il est difficile de trouver de l’information sur les stomies et d’obtenir des services adaptés aux besoins des personnes stomisées, c’est en 2006, suite à son opération que Caroline Dufour-Jean prit la décision d’ouvrir le Centre de Stomothérapie du Québec. Ayant subi une iléostomie, elle comprend mieux que personne les besoins et attentes des personnes stomisées ou en voie de l’être. «Il existe plus de 40 000 personnes stomisées au Québec, dont plus de 11 000 permanents, poursuit Mme Dufour-Jean. J’ai souffert physiquement et psychologiquement de mon expérience. Je me suis alors dit que les gens ne doivent pas vivre dans l’ignorance. C’est à ce moment que j’ai eu l’idée de créer un centre ou les gens peuvent trouver de l’information sur différents domaines comme la sexualité, la psychologie ou la nutrition. Nous avons un stomothérapeute en tout temps. Mon objectif est que le centre soit reconnu comme clinique externe officielle en stomothérapie.»

Pour démarrer le centre, la Latuquoise a dû investir 50 000 $ de ses poches. Elle a obtenu une subvention de 20 000 $ du CLD de Longueuil. Elle lancera également une ligne de vêtements pour personnes stomisées, ce qui augmente sa mise de fonds entre 75 000 à 100 000 $. «Ce qui est le plus positif, c’est que le centre répond à une demande, et nous avons reçu ce commentaire des directions d’hôpitaux. Nous ne voulons pas seulement soigner les gens, mais aussi les aider avec un côté humain. Nous voulons aussi nous déplacer en région pour offrir le service là où il est absent. Seulement un hôpital sur six détient un stomothérapeute.»

Pour plus d’information sur le Centre de Stomothérapie du Québec, veuillez consulter le site Internet officiel à l’adresse : www.stomo.ca.