«Le ministère vient de tuer la pêche sur la glace» -Stéphane Marin

Le directeur général de l’Aire faunique communautaire (AFC) du lac Saint-Pierre est furieux. Il n’arrive pas à comprendre cette décision du ministère d’interdire l’usage des poissons appâts vivants en raison de la découverte de la présence d’une des quatre espèces de carpes asiatiques dans le fleuve Saint-Laurent.

«Je suis très déçu du comportement du ministère dans ce dossier. Les fonctionnaires n’ont pas consulté les gestionnaires des territoires avant de nous faire part de cette mauvaise nouvelle. Nous ne sommes plus des collaborateurs, selon ce que j’en déduis. Ils n’ont pas non plus calculé les impacts reliés à cette nouvelle règlementation. Le ministère aurait dû intensifier sa présence sur le terrain, ses vérifications dans les viviers des pourvoyeurs et mettre en place de bons moyens pour prévenir la propagation d’espèces envahissantes», reproche-t-il.

«C’est la méthode la plus simple d’interdire ça en raison de la découverte de la présence de la carpe asiatique à quelques endroits seulement. Je n’en reviens pas! Le ministre en place de connait même pas le dossier. Ça va avoir des impacts considérables sur notre économie. La pêche amène d’importantes retombées chaque année au Québec. Les centres de pêche et les pourvoyeurs seront grandement affectés par ça et beaucoup plus que lors de la fermeture de la pêche à la perchaude. Les biologistes sont alarmistes et le ministère se réfère à eux. Ça juste pas de sens».
Pendant ce temps, Stéphane Marin indique que l’Ontario va continuer d’utiliser les poissons appâts vivants pour la pêche. Il avance également que les espèces envahissantes pourraient toujours progresser chez nous malgré cette nouvelle règlementation en raison des cours d’eau qui sont directement liés au fleuve Saint-Laurent, tels la rivière Richelieu, le lac Saint-François, le lac Saint-Louis, la rivière des Outaouais et la proximité avec les États-Unis.

Dans les deux dernières années, l’AFC du lac Saint-Pierre révèle une baisse du nombre de permis de pêche vendus d’environ 55 000 au Québec. «L’augmentation du coût du permis a eu un effet. Maintenant, la relève de la pêche au lac St-Pierre est en péril. Les familles qui venaient pêcher avec les enfants seront encore moins nombreuses, car avec un poisson appât vivant, c’était la meilleure technique de pêche sur la glace. Les résultats ne seront donc plus là!»

Une pétition pour le maintien de la réglementation

L’Association de chasse et pêche de Contrecœur, en collaboration avec des distributeurs de menés, a mis sur pied une pétition demandant le statu quo. Toutefois, l’Association n’a pas eu le temps de déposer la pétition à l’Assemblée nationale avant l’annonce du ministère. L’AFC du lac Saint-Pierre invite tout de même la population à signer cette pétition au sujet du maintien de la règlementation en vigueur relativement aux poissons appâts vivants au https://www.assnat.qc.ca/fr/exprimez-votre-opinion/petition/Petition-6499/index.html