Le hockey comme religion

EXPOSITION. À défaut d’assister au défilé de la Coupe Stanley à Montréal cet été, il sera toujours possible de venir la voir à Nicolet, au Musée des religions du monde!

Ou du moins une réplique, parce qu’il aurait été impossible de faire sortir la vraie du Temple de la renommée du hockey. «Amen nous la coupe» présente tout de même une panoplie d’artefacts de grande qualité qui plairont aux amateurs de hockey.

Des gants qui ont servi lors de la Série du Siècle, le trophée Hart de Maurice Richard, un bâton de Jean Béliveau, le gilet porté par Ginette Reno lors de son interprétation de l’hymne national, des bancs du vieux Forum et des pièces d’équipement datant du début du vingtième siècle, pour ne nommer que ceux-là.

Cette nouvelle exposition, qui se tiendra jusqu’au 8 octobre 2018 s’adresse à une nouvelle clientèle, et comme le hockey est un phénomène populaire au Québec, le Musée espère attirer des gens de partout dans la province. Surtout si les Canadiens finissent par faire un bon bout de chemin en séries!

«On va la pousser pour attitrer les gens de Montréal et de Québec, assure le directeur Jean-François Royal. Ce que nous visons, c’est l’amateur qui va être curieux de voir une exposition sur le hockey dans un musée dédié à la religion. On espère pouvoir lui faire découvrir le parallèle qu’il y a entre les deux et le pousser à la réflexion.»

Des parallèles révélateurs

À la fois ludique et interactive, l’exposition tend à démontrer que le hockey est une religion au Québec, une idée qui a été largement renforcée par les médias. «Amen nous la coupe» dresse tous les parallèles qu’il est possible de faire entre les deux, pour «prouver» cette théorie.

Qu’on pense par exemple aux épinglettes, aux drapeaux, aux calendriers qui sont propres autant aux partisans d’une équipe qu’aux catholiques, aux cartes, aux livres ou aux figurines pour idolâtrer une vedette ou un personnage biblique, ou même au tableau de jeu qu’utilise les entraîneurs qui à son pareil pour expliquer comment servir la messe.

L’aspect des rituels et des superstitions y trouvent aussi une place de choix, tout comme des événements qui ont entraîné des crises de foi des partisans, comme le fameux but refusé d’Alain Côté…

Des bancs d’église, juxtaposés à des bancs d’arénas, un autel versus les murs que décorent les fanatiques, pour illustrer la dévotion, des défilés de la Coupe Stanley, d’un côté, et de la Fête-Dieu, de l’autre, ou encore le fait de boire dans un trophée comme dans un calice. Voilà autant d’exemples de parallèles intéressants que fait le Musée des religions du monde.

L’exposition fait aussi appel aux connaissances des visiteurs avec des questions à chacune des étapes. Ils peuvent aussi s’exercer en lançant sur un filet protéger par Jésus lui-même, ou encore disputer une bonne vieille partie de hockey sur table.

Plusieurs photos d’époque d’équipes provenant d’un peu partout dans la région, ainsi que différents gilets de clubs locaux ajoutent une touche intéressante à l’exposition. Lorsque l’exposition deviendra itinérante, cette partie sera appelée à changer pour s’adapter aux couleurs de gens de la place où elle sera présentée.

En parallèle, le Musée présente Traits d’esprit, une courte, mais très intéressante exposition qui nous montre les œuvres de plusieurs caricaturistes qui ont représenté la religion sous différentes formes.