Le doublement de l’autoroute 55 à l’horizon

TRANSPORT. On peut enfin commencer à croire au doublement de l’autoroute 55. Même que la question qu’on pourra bientôt se poser ne sera peut-être plus «si», mais bien «quand».

Après une rencontre pour faire le point avec les intervenants économiques et politiques, le directeur régional du ministère des Transports (MTQ), Carl Bélanger, a en effet fait savoir qu’il déposera une demande en ce sens au ministre pour que le projet soit inclus au Plan québécois des infrastructures 2017-2027.

«Après ça, ce sera au milieu de se prendre en main, de défendre le dossier et de faire des représentations pour que ça se réalise», souligne la directrice générale de la Chambre de commerce et d’industrie du Cœur du Québec (CCICQ), Martine Pépin, qui est derrière le dossier depuis plusieurs années.

L’étude présentée par le MTQ traite surtout de l’aspect sécuritaire du doublement de l’autoroute, avec des considérations comme le débit de circulation et le taux d’accidents. Au moment d’aller sous presse, elle devait être rendue publique sous peu pour permettre au public d’avoir accès aux plus récentes données détenues par le ministère.

Elle ne tient toutefois pas compte de l’aspect économique, que le ministre Laurent Lessard estime lui-même comme un élément clé (voir autre texte). Les trois chambres de commerce et d’industrie impliquées (Cœur-du-Québec, Drummond, Bois-Francs/Érable) doivent d’ailleurs collaborer pour étoffer le dossier en fournissant la hausse anticipée du trafic lourd avec les nombreux projets à venir dans le parc industriel et portuaire de Bécancour.

À cela s’ajoute la Stratégie maritime du gouvernement du Québec qui pourrait faire augmenter le trafic en direction du port de Bécancour. Surtout si les entreprises de Drummondville et des Bois-Francs s’en servent davantage.

Les intervenants croient que les axes routiers seront de plus en plus en demande au cours des prochaines années. «Le MTQ s’attend à une hausse annuelle du trafic de 2%, mais nous on croit que ce sera plus que ça avec les projets prévus. Par contre, il faut que l’économie reprenne. Avec les IFFCO, Stolt LN Gaz, Quest, les infrastructures vont servir de plus en plus», commente Martine Pépin.

«On a aussi l’appui des préfets. Parce qu’eux aussi, ils veulent que leurs parcs industriels se développent, souligne la directrice générale de la CCICQ. Il y a 100 ans, il fallait d’abord qu’il y ait des routes pour qu’il y ait du développement. C’est encore un peu comme ça aujourd’hui»

Pas un cul-de-sac

Selon les données présentées par le MTQ, le débit de circulation dépasse déjà le minimum requis pour un doublement de l’autoroute sur certains tronçons. Sur plusieurs autres aspects, comme le taux d’accidents, l’A-55 est sous la moyenne provinciale, selon ce qu’il nous a été permis d’apprendre.

«Quand ils nous ont présenté l’étude, on se disait qu’on ne l’aurait pas. Il y avait plusieurs éléments très précis qui faisaient qu’on était sceptique, admet Martine Pépin. Maintenant, on peut avoir confiance. On n’est pas dans un cul-de-sac. On sent qu’ils sont ouverts et que le projet chemine.»

Pour ce qui est du prolongement de l’autoroute jusqu’à la route 122 – tel que réclamé par les chambres de commerce du Centre-du-Québec – le MTQ n’a pas en main les statistiques à jour sur ce tronçon. Il doit toutefois remettre à jour une étude qui avait déjà été réalisée.

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