Le corridor de sécurité; Deux poids, deux mesures!

LETTRE OUVERTE. Vous est-il arrivé de vous immobiliser sur le bord de l’autoroute pour rattacher une courroie sur votre remorque ou vérifier la connexion des feux de celle-ci?

Méfiez-vous, car la règlementation sur le corridor de sécurité n’est pas pour vous, à moins que vous ayez un gyrophare sur la tête!

De ce fait, j’ai vécu une expérience assez traumatisante. J’ai dû m’arrêter sur le bord de l’autoroute 40, un samedi matin, pour réparer une lame de suspension de ma remorque domestique. Comme par malchance, c’était celle sur le côté des voies de circulation. Malgré le fait que j’étais accroupi à deux pieds de la ligne blanche et très visible en plein jour, 90% des véhicules circulant sur la voie de droite n’ont ni ralenti, ni changé de voie alors qu’ils le pouvaient sans danger. J’en ai même perdu l’équilibre lorsqu’un camion lourd (dry box 51 pi) m’a passé à cinq pieds à peine de moi alors que j’étais accroupi près de l’aile de ma remorque. Si vous ne savez pas comment ça pince de recevoir dans le visage des petits cailloux projetés à 100 km/h, je vous invite à faire l’expérience.

Pourtant, tous ces chauffeurs imprudents étaient dans la légalité, parce que le règlement ne s’applique qu’aux intervenants routiers munis de gyrophares rouges, bleus ou oranges. Comme si le danger n’existe pas s’il n’y a pas de gyrophare! Comme si un simple citoyen en panne ne mérite pas d’être protéger!

Hormis ce règlement, le gros bon sens oblige de se tasser en tout temps, peu importe qui est en panne. A-t-on toujours besoin de règlements pour agir prudemment et intelligemment?

En tant qu’usager de la route je souhaite que tous les conducteurs de véhicules respectent le corridor de sécurité en tout temps, dès qu’un véhicule est immobilisé sur l’accotement.

Le gros bon sens est bien plus valable que n’importe quel règlement, surtout quand celui-ci ne protège qu’une catégorie de citoyen! Deux poids, deux mesures!

 

Serge Fortier

Ste-Marie de Blandford