L’austérité entrave le développement des régions
POLITIQUE. De passage dans Nicolet-Bécancour, Amir Khadir a accusé le premier ministre Philippe Couillard d’atteindre l’équilibre budgétaire sur le dos des régions où les impacts se font de plus en plus sentir.
«J’ai visité le Bas Saint-Laurent, la Gaspésie, la région de Sorel-Tracy, l’Outaouais, et partout c’est le même problème. L’austérité est un prétexte aux coupures dans les programmes sociaux. Ça rattrape l’ensemble de la population du Québec et ça fait particulièrement mal dans les régions», note-t-il.
Le Centre-du-Québec n’échappe pas à cette réalité et se voit déjà privé des outils de développement régional. La fermeture de la CRÉ, du CLD et du Forum Jeunesse se font déjà sentir, tandis que le Pacte fiscal avec les municipalités met en danger des services à la population.
À cela s’ajoute la fermeture de Solidarité rurale, une instance-conseil auprès du gouvernement en matière d’agriculture, dont le siège social est à Nicolet, qui a fait perdre 9 emplois, mais également une voix provenant du monde rural.
Le député de Mercier estime d’ailleurs que l’inaction libérale en matière d’agriculture aura des conséquences très grandes pour le Centre-du-Québec, lui qui estime qu’il est temps de combattre l’accaparement des terres, de donner de la place à la relève et de favoriser les produits de la région en mettant en place des politiques d’achat local.
Le député de Québec Solidaire estime que l’insensibilité du gouvernement à la réalité des régions dénote une coupure de plus en plus grande avec l’ensemble de l’élite politique qui a gouverné le Québec au cours des dernières années. «Une élite économique, fortunée, très privilégiée, et dont la vie professionnelle se situe dans des tours à bureaux et dont la famille habite dans quelques quartiers huppés», indique-t-il.
Sur le dos des moins nantis
Le député de Québec Solidaire déplore notamment que Martin Coiteux, qu’il a qualifié du «ministre de l’austérité», est incapable de nommer une seule mesure qui touche les plus fortunés.
«Tout repose sur les plus démunis», dénonce Amir Khadir qui a dénoncé au passage les préjugés entretenus à propos des bénéficiaires de l’aide sociale. «Comme dans tout chose, il y a peut-être 5% d’abus et ça représente environ 30 millions $. Qu’est-ce que c’est en comparaison avec les firmes d’ingénieurs», a-t-il soulevé.
Amir Khadir estime que le gouvernement pourrait récupérer environ 1 milliard $ en cadeaux donnés à 1% de la population qui représente les plus fortunés, et ainsi équilibrer son budget. «Et si le gouvernement était sincère dans son désir d’atteindre l’équilibre budgétaire, il s’empresserait de négocier à la baisse le prix des médicaments», a-t-il ajouté.
En quelques minutes, le député de Québec Solidaire a énuméré des mesures qui privent le gouvernement du Québec de 4 milliards $ avec lesquelles il pourrait se doter d’une marge de manœuvre pour équilibrer son budget.
«On peut aussi ajouter un milliard $ que le gouvernement met dans le Fonds des générations. Quand on n’a pas d’argent pour payer l’épicerie, ce n’est pas le temps d’en mettre dans nos REER», a-t-il illustré.
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