La SPIPB est prête à racheter les maisons

BÉCANCOUR. Les propriétaires de quatre maisons situées à proximité des terres lourdement contaminées par un ancien site d’enfouissement industriel recevront une offre d’achat de la Société du parc industriel et portuaire de Bécancour.

Les propriétés en question sont situées sur le chemin Louis-Riel, près du terrain d’Alsa Aluminium et de Recyclage Aluminium Québec qui aurait laissé s’échapper près de 184 000 tonnes de produits toxiques dans la nappe phréatique.

Comme elles sont situées dans le périmètre du parc industriel de Bécancour, elles auraient de toute façon dû être vendues advenant la venue d’une entreprise dans cette section afin de respecter différentes contraintes relatives à l’émission de permis.

La SPIPB a donc décidé de prendre les devants et de tendre la main aux différents propriétaires concernés et de leur offrir d’acheter leur maison pour la démolir ou la déménager.

«Même si des analyses démontrent que les puits artésiens ne sont pas affectés, si les résidents se sentent mal à l’aise d’y demeurer et qu’ils veulent vendre, nous pouvons être des acheteurs», assure le président-directeur général, Maurice Richard.

«Il n’y a pas d’urgence, comme si une entreprise voulait s’y établir et avait besoin d’un rayon de protection. Dans un cas comme ça, il aurait fallu procéder par expropriation, précise-t-il. Nous profitons des circonstances de la découverte du terrain contaminé. D’autant plus que c’était déjà dans notre planification à moyen ou long terme de les acheter.»

«Il y a 30 ans, c’était déjà clair que nous allions les acheter. Quand j’étais maire, on savait que ça ne donnait rien de rendre l’aqueduc-là, parce que ça allait finir par appartenir au parc industriel», se souvient Maurice Richard.

Une firme professionnelle d’évaluation sera donc mandatée afin d’établir la valeur de la propriété en fonction de l’évaluation municipale, du marché immobilier et de plusieurs autres facteurs. «Les propriétaires sont d’accord avec le choix de la firme qui se spécialise dans les secteurs ruraux et semi-urbains», indique Maurice Richard.

Des offres seront remises à chacun des propriétaires qui auront ensuite une décision à prendre. Chaque cas est différent puisque parmi ceux-ci, deux demeurent dans la résidence, tandis que deux autres louent leur bâtiment

Une cinquième maison qui se trouve à proximité a quant à elle été exclue du processus étant donné qu’elle se trouve sur le chemin Nicolas Perreault et qu’elle peut être reliée au système d’aqueduc de la Ville de Bécancour.

Ce n’est pas la première fois que la SPIPB se porte acquéreuse d’une maison pour la démolir. Il y a deux ans, elle avait acheté une propriété qui avait été mise en vente dans un secteur situé au sud-est de son territoire.

On se souviendra qu’une demande d’exclusion de près de 7 millions de mètres carrés avait été déposée à la CPTAQ pour répondre aux besoins de Rio Tinto et de IFFCO. Ce secteur comprenait une exploitation agricole et trois maisons qui étaient demeurées en place lors de la création du parc, en 1968.

Le projet de quatre milliards de Rio Tinto aurait également pu toucher quatre autres maisons le long de la rivière Gentilly. L’étude de préfaisabilité qui n’a jamais abouti devait déterminer si elles étaient dans la zone tampon que voulait se réserver la multinationale.