La Roumanie choisit Janie Guimond

La vie d’athlète professionnel n’est pas toujours rose. Membre de l’équipe canadienne féminine de volleyball depuis quelques années, la Bécancouroise Janie Guimond a appris en juin dernier que la formation nationale allait poursuivre sans elle pour le reste de l’année.

«En juin, j’étais à Winnipeg avec l’équipe nationale lorsque l’Argentine est venue jouer des matchs hors-concours. À la suite de ces rencontres, l’entraîneur a décidé de garder une autre libéro au sein de l’équipe. J’ai trouvé ce moment très difficile puisque c’était inattendu et précipité», souligne Janie.

Le retour au Québec ne s’est donc pas effectué dans la joie pour la Bécancouroise.

«Ça m’a pris deux mois pour me ressaisir et me reposer physiquement et mentalement. L’équipe nationale sera ouverte à me recevoir à nouveau seulement au prochain camp de sélection en mai 2012», indique-t-elle.

Le choc passé, Janie décide alors de s’investir dans sa carrière d’ergothérapeute et de mettre le volleyball de côté. Elle passe de nombreuses entrevues et, selon elle, toutes sont positives à son égard.

Le coup de fil

Le 20 septembre, alors qu’elle n’attend plus de contrat, Janie reçoit un appel de son agent, la formation roumaine SCMU Craiova voulait l’embaucher.

«Deux jours plus tard, j’ai accepté l’offre et le 27 septembre j’étais dans l’avion! Les conditions étaient bonnes et le salaire était acceptable considérant que c’est ma première expérience en club professionnel. Là-bas, je dispute deux parties par semaine en plus d’avoir deux pratiques par jour. J’espérais me trouver un contrat depuis quatre ans, mais rien d’acceptable ne s’offrait à moi. Pour moi, le fait d’être en Roumanie représente une porte d’entrée dans le monde professionnel et peut-être une carrière à développer tout en me donnant du temps de jeu, ce que je n’avais pas beaucoup les deux dernières années avec l’équipe nationale. Ce n’est pas moi qui a choisi la Roumanie c’est elle qui m’a choisi», révèle la libéro centricoise.

«Comme plusieurs me disent, ma carrière d’ergothérapeute sera toujours possible à mon retour ou à la fin de ma carrière de volleyball. Des opportunités comme celle de la Roumanie peuvent ne pas se représenter de la même façon et à un moment aussi parfait. Par contre, rien n’enlève mon envie de commencer à évaluer et traiter des enfants ayant des troubles de développement et d’apprentissage», rajoute-t-elle.

Un objectif … et des sacrifices

Pour la toute première fois de sa carrière, Janie sera à l’extérieur du pays de façon consécutive pendant une bonne partie de l’année. «Mon contrat est valide jusqu’au 31 mai 2012, donc je resterai en Roumanie pendant huit mois. C’est la première fois que je quitte le pays pour si longtemps, loin de mon copain, mes amis et ma famille. Lorsque je m’entraînais avec l’équipe nationale, je revenais à Montréal aux 5-6 semaines environ. J’ai convenu avec l’équipe ici à Craiova, Roumanie, que je reviendrais chez moi pour Noël. J’ai pleuré de joie lorsque j’ai appris qu’ils avaient accepté», se réjouit-elle. Par ailleurs, même si la culture, la langue et les habitudes de vie des Roumains demandent une grande adaptation et de la patience à la Centricoise cette dernière ne s’en fait pas outre mesure «Cette expérience me rapportera des richesses que je n’aurais pu trouver ailleurs», conclut-elle