La Parfumerie d’Eulalie met la douceur en petits pots

Lucie Marchand et Paul Vigneault se sont installés à Ste-Eulalie il y a treize ans avec la ferme intention d’élever des chèvres. Pour lui, technicien en laboratoire et elle, comptable, l’idée était de profiter de la terre et de développer une entreprise. Une passion inattendue est rapidement venue occuper leur quotidien: la fabrication de produits de beauté, au lait de chèvre bien sûr!

Contrairement à ce que les clichés pourraient suggérer, c’est monsieur et non madame qui s’est laissé tenter par les produits de beauté! «C’est moi qui ai commencé à fabriquer des produits. Je suis un peu chimiste dans l’âme. En fait, faire un savon ou une crème c’est comme faire une recette qu’on ne mangera pas à la fin!», explique en souriant Paul Vigneault, qui a dû convaincre sa conjointe de tenter l’aventure avec lui. «Au départ, ça ne me disait pas grand chose», avoue Lucie Marchand, pour qui les choses ont cependant bien changé depuis.

Le couple a ainsi fait beaucoup de recherche à partir des «recettes de grand-mère» utilisées à l’origine pour trouver la qualité qui convenait aux produits. «On a dû faire beaucoup d’expériences pour que les produits se conservent assez longtemps, pour que les crèmes aient la texture désirée, pour que les savons soient beaux», explique M. Vigneault. Les savons sont d’ailleurs le produit vedette de la parfumerie, qui en écoule près de 7000 par année, tout en demeurant artisanale. «Une recette nous donne seulement 100 savons et ça prend plusieurs mois à faire», dit Mme Marchand. Le mélange chaud, fait à 50% de lait de chèvre frais, est effectivement aromatisé, coulé en moule, démoulé le lendemain puis laissé à sécher pendant deux à trois mois avant de pouvoir trouver une place en tablettes. Une douzaine de variétés sont disponibles, allant du mélange peaux sensibles, comprenant des huiles essentielles d’agrumes, au savon à la boue de tourbe, aux algues et aux parfums de lavande, de magnolia, de rose ou de chèvrefeuille.

Toute une gamme de crèmes, de laits et de shampooings viennent aussi se greffer à la ligne de produits d’Eulalie, qui connaissent une grande popularité dans les spas et centres de soins du Québec. «Il y en a plusieurs, particulièrement dans les Laurentides, qui utilisent nos produits», affirme Mme Marchand.

Puisque la vente au public a démarré en 1996, la parfumerie a célébré cette année son dixième anniversaire. Pour l’occasion, les propriétaires ont décidé de s’offrir une nouvelle image en retenant les services d’une artiste peintre de Victoriaville, Colette Cogelait. «Elle peint dans un style naïf qui me plaît beaucoup. Quand on lui a demandé de peindre une toile à partir de notre slogan «Une caresse pour la peau» elle a tout de suite imaginé une chèvre qui fait une caresse à une petite fille, Eulalie!», dit Lucie Marchand, visiblement ravie du résultat coloré du travail de l’artiste. Les jolis minois d’Eulalie et de sa chèvre accompagneront ainsi bientôt tous les produits de la parfumerie, qui a modifié plusieurs de ses emballages pour intégrer ces nouvelles couleurs.

Le couple caresse maintenant le projet d’élargir son action dès l’été prochain pour pouvoir ouvrir ses portes aux touristes, curieux de connaître le fonctionnement d’une entreprise de produits de beauté. «On pense à une formule comme la visite à la ferme. C’est à développer, mais ça nous plairait beaucoup», conclut M. Vigneault.