Junex souhaite poursuivre ses travaux d’exploration pour 10 ans

BÉCANCOUR. La compagnie d’exploration et d’exploitation gazière Junex inc., déjà en opération à Bécancour, a récemment fait une demande à la Commission de protection du territoire agricole du Québec (CPTAQ) afin d’obtenir l’autorisation d’utiliser à une autre fin que l’agriculture une partie du lot 3 294 004 du cadastre du Québec, afin de procéder à des travaux d’exploration, et ce, pour une période de 10 ans.

Rappelons d’abord que l’entreprise avait déjà une autorisation, puisqu’elle exploite une tour d’exploration depuis quelques années, sur des terrains appartenant à la Société du parc industriel et portuaire de Bécancour, tout près de l’île Montesson, à droite de l’hôtel de ville de Bécancour.

«Junex demande donc une prolongation du délai, pour lui permettre de poursuivre ses activités, et ce, pour 10 ans. On ne sait pas ce que la Commission va décider, mais normalement, elle n’autorise que pour une durée de 5 ans», résume Pierre Désy, directeur du Service de l’urbanisme, à la Ville de Bécancour.

De l’avis de l’urbaniste, cette demande n’est pas conforme, notamment au règlement de zonage de la municipalité. Toutefois, l’article 246 de la Loi sur l’aménagement et l’urbanisme stipule entre autres qu’«aucune disposition de la présente loi, d’un plan métropolitain, d’un schéma, d’un règlement ou d’une résolution de contrôle intérimaire ou d’un règlement de zonage, de lotissement ou de construction ne peut avoir pour effet d’empêcher le jalonnement ou la désignation sur carte d’un claim, l’exploration, la recherche, la mise en valeur ou l’exploitation de substances minérales et de réservoirs souterrains, fait conformément à la Loi sur les mines.»

«Autrement dit, la Ville a adopté une résolution disant que la demande n’est pas conforme, selon notre règlement. Par contre, l’article de la loi a préséance. En conséquence, on peut signifier notre opposition, mais les dispositions de la loi font en sorte que l’on ne peut interdire les activités d’explorations gazières», explique M. Désy. La Ville de Bécancour a alors résolu de ne pas recommander à la CPTAQ d’autoriser cette demande de Junex inc.

«On reste fidèle à notre position concernant le gaz de schiste. On a déposé un mémoire là-dessus et on ne change pas d’idée», a soutenu le maire Jean-Guy Dubois, faisant référence à la création d’une société d’État, qui servirait à dépolitiser ce dossier.