Julie Juteau gagne sa place au soleil

PORTRAIT. Julie Juteau a quitté son Nicolet natal il y a une quinzaine d’années pour s’établir en Floride où elle organise maintenant des événements somptueux.

Elle demeure toutefois attachée à son milieu et y revient chaque été pour revoir son monde… mais aussi pour se rafraîchir un peu! «L’hiver, c’est ma saison préférée en Floride parce que durant l’été, c’est trop chaud. Des fois, il fait 45, quasiment 50, avec l’humidité», indique-t-elle.

Si plusieurs rêvent des palmiers, des plages et du soleil de la Floride, c’est à force de travail que la Nicolétaine a pu se permettre «d’avoir place au soleil», comme le dit l’expression consacrée.

Après avoir complété un stage en anglais, en gestion hôtelière du collège LaSalle, elle a décidé d’envoyer des C.V. un peu partout où elle a voyagé, que ce soit au Brésil, en Allemagne ou en Floride, et c’est dans un hôtel de Tampa qu’elle a reçu la meilleure offre.

Puis, elle a gravi un à un les échelons, prolongeant d’abord son stage de quelques mois avant de devenir directrice de la réception. Elle a ensuite quitté pour le Embassy Suites USF avant d’être embauchée par l’organisation du Lightning de Tampa Bay… un rêve pour celle qui a hérité de la passion de son père pour le hockey.

Au départ, elle a été serveuse pour les bars privés du domicile du Lightning, ce qui lui avait permis de prendre part aux célébrations de 2004… et même d’embrasser la Coupe Stanley!

Côtoyer des vedettes

L’année qui a suivi le lock-out qui a paralysé les activités de la Ligue nationale de hockey, elle est devenue de plus en plus impliquée dans l’équipe. Elle s’est trouvée en charge des clubs privés, puis responsable de la logistique du back stage au sein de l’amphithéâtre.

«C’est moi qui étais responsable de nourrir les joueurs et de recevoir les demandes spéciales des artistes qui venaient en spectacle», raconte celle qui a côtoyé les Vincent Lecavalier, Martin St-Louis et Guy Boucher, qui appréciaient qu’elle leur parle en français.

Elle se souvient de plusieurs caprices de vedettes qui venaient donner un concert à Tampa Bay. L’une de ses demandes les plus mémorables avait été celle de Mariah Carey. «Il avait fallu tout repeinturer la loge parce qu’elle voulait un blanc spécifique. Nous avions acheté des roses blanches et toutes ses affaires étaient d’un blanc pur. Ça nous avait pris au moins une semaine pour tout faire ça. La journée du spectacle, elle est arrivée en retard. Elle est sortie de son trailer, elle est allée sur la scène et elle est retournée dans son trailer… J’ai des employés qui pleuraient. Ils avaient travaillé fort et elle n’est jamais venue dans sa loge!», ricane-t-elle.

Il y a également les demandes de Neil Diamond qui l’ont marquée. «Quand il vient faire un show, tu n’as pas le droit de l’écouter se pratiquer, se rappelle Julie Juteau. Il ne faut pas que tu chantes, que tu danses ou que tu tapes du pied, parce que là, t’écoutes. Il fallait l’ignorer et si on le croisait dans le passage, il fallait se revirer de bord et ne pas le regarder.»

Cette expérience lui a été très formatrice, mais également très exigeante, puisqu’il s’agit d’un des arénas les plus occupés en Amérique du Nord. «C’était 100 heures par semaine, indique-t-elle. Pour un match de hockey, je commençais à 9h et les soirs où ça allait bien je pouvais quitter vers 1h du matin. Sinon, ça allait vers 3h ou 4h du matin.»

 

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