Javier Herrera demande l’asile politique au Canada

BASEBALL. Javier Herrera est un joueur de baseball talentueux. Dans son pays, il est donc synonyme de «richesse». Après avoir subi quelques menaces, le voltigeur des Aigles de Trois-Rivières est parvenu à rentrer au Canada et espère s’y installer pour le restant de ses jours. Pour ce faire, sa famille aura aussi besoin de l’aide de la population.

Lorsque l’ancien directeur général des Aigles, Bob McDuff, s’est fait raconter l’histoire de la famille Herrera, en fin de saison, il a tout de suite entrepris des démarches afin de sortir le Vénézuélien de son pays d’origine.

«Vers la fin de la saison, Pierre-Luc (Laforest) m’a rencontré et il m’a tout appris de cette terrible histoire. Je ne savais pas dans quoi je m’embarquais, mais je n’allais pas laisser tomber une si bonne personne qu’est Javier Herrera», confie-t-il.

«L’an passé, il a reçu des menaces d’enlèvement pour ses enfants. Javier est un joueur de baseball professionnel, donc pour les gens là-bas, il est automatiquement riche. C’est loin d’être le cas! Javier est rentré dans son pays après le championnat des Aigles et deux hommes se sont présentés à l’école pour aller chercher ses enfants. Par chance, le directeur a eu le réflexe d’intervenir et de contacter Javier et sa femme!»

Sa conjointe se nomme Ludzmy et ses enfants sont Katie (11 ans) et Jaycob (5 ans).

«Le directeur a téléphoné à Javier pour lui demander si ses enfants devaient quitter l’école cette journée-là. Il venait de comprendre qu’ils auraient pu être kidnappés alors il s’est réfugié avec sa femme et ses enfants dans son appartement, confiné dans la peur, jusqu’à ce qu’on puisse entreprendre des démarches pour le ramener ici.»

Les enlèvements sont fréquents dans certains pays éloignés. Si les parents ne paient pas la rançon, les ravisseurs vont jusqu’à tuer les enfants pour en vendre les organes.

«Le visa de travail de Javier se terminait à la fin octobre alors on lui a acheté des billets d’avion et on l’a fait rentrer à Trois-Rivières en expliquant qu’il allait donner cliniques de baseball auprès des jeunes. On a dû acheter des billets de retour aussi, pour faciliter la rentrée. Il a fallu attendre cinq heures aux douanes et neuf heures d’interrogatoire le lendemain à l’immigration pour enfin le rapatrier à Trois-Rivières.»

Besoin de dons

La famille Herrera a besoin d’aide et Bob McDuff entend demander l’appui de la population. Il est possible de faire des dons de biens ou en argent en le contactant au 819-691-0642 ou encore au 819-609-5000.

La famille Herrera veut demeurer à Trois-Rivières et devra attendre le 21 décembre avant de se prononcer devant les services d’immigration. Ils demanderont l’asile politique au Canada.

«Javier adore vivre ici et veut s’y établir et y travailler. Leurs enfants iront à l’école dès lundi prochain. Ivan Suaza (directeur général du Service d’accueil aux nouveaux arrivants de Trois-Rivières – SANA) croit que les menaces et les preuves pourraient faire en sorte que la décision penche en faveur des Herrera», conclut M. McDuff.