Il y a 30 ans… une tornade frappait Sainte-Monique

SOUVENIRS. Le 28 mai dernier a fait remonter toute une gamme d’émotions à la gorge d’Herman Beauchemin. C’est qu’il y a trente ans jour pour jour, une tornade ravageait son étable.

Un événement qui n’a pas été répertorié par les Services Métérologiques du Canada dans les nombreuses tornades enregistrées depuis 1985, mais qui a tout de même laissé des traces à Sainte-Monique.

Bien sûr, ce n’est rien de comparable à ce qui s’était produit à Saint-Bonaventure, en 1975, à Maskinongé et Notre-Dame-de-Pierreville, en 1991, où des tornades de force F3 avaient fait des ravages, mais le vent avait fait des dommages impressionnants.

La tornade avait au préalable coupé un silo en deux sur une ferme en plus d’endommager un bâtiment de machinerie, de l’autre côté de la rivière, dans le rang de l’île, avant d’arracher le toit de sa ferme et de son silo. Une lisière de bâtiments avait aussi été endommagée dans le Grand-Saint-Esprit.

Hermann Beauchemin avait été le plus durement touché, lui dont l’étable avait été frappée en plein cœur. Ses 125 bêtes avaient toutes survécu malgré le traumatisme de voir le toit lever et l’étable s’emplir d’eau.

Il était en train de refaire ses clôtures, en bas d’une cote près de la rivière Nicolet, au bout de sa terre du Petit-Saint-Esprit, quand la catastrophe naturelle s’est produite. «Ça faisait après quelques jours que le temps était chargé et humide, à ne pas être bien. Puis les nuages sont venus très bas. Il s’est mis à tomber de la grêler et une pluie abondante. Il faisait quasiment noir en plein en jour. On ne voyait pas cinq pieds en avant», raconte celui qui n’avait ensuite pu que constater les dégâts.

Grande manifestation d’entraide

Plusieurs amis, parents et voisins étaient ensuite accourus pour lui permettre de se remettre sur pied et de poursuivre sa production laitière en attendant que son étable soit reconstruite et opérationnelle… au mois de septembre.

En plus de ses ouvriers, il estime avoir reçu de l’aide d’une cinquantaine de personnes qui étaient venues l’aider à différentes étapes. Que ce soit pour ramasser les dégâts et reconstruire l’étable, mais aussi pour continuer les opérations.

Durant tout l’été, il allait faire la traite chez son voisin. «Ses vaches sortaient et les nôtres rentraient. On faisait notre train après le sien, entre 9h et 10 dans l’avant-midi, et de 20h30 à 22h30, dans la soirée», raconte-t-il.

Après avoir monté sa structure d’étable et recouvert le grenier, il avait pu faire ses foins au mois de juillet. Le tout en un temps record avec l’aide de ses voisins qui lui avait prêté main-forte. «On avait cinq faucheuses, cinq sarcleuses, cinq presseuses et 20 à 25 voitures dans le champ. En cinq jours, nous avions serré 20 000 balles, rappelle M. Beauchemin. On ne verrait plus ça aujourd’hui».