Hydro-Québec : un futur président à l’écoute?

BÉCANCOUR. Le prochain président d’Hydro-Québec devra avoir une plus grande sensibilité par rapport au milieu de Bécancour encore affecté par la fermeture de la centrale nucléaire Gentilly-2.

Les intervenants économiques de la région espèrent aussi qu’il soit plus accessible et à l’écoute de leurs besoins, ce qui ne semble pas avoir été le cas du président démissionnaire, Thierry Vandal.

«Ce n’est pas normal qu’il soit plus facile de rencontrer le premier ministre que le président d’Hydro-Québec, déplore le député de Nicolet-Bécancour, Donald Martel. C’est inacceptable qu’il ait fermé une entreprise qui employait 700 travailleurs et qu’il ne soit pas venu parler aux intervenants de la place pour discuter et trouver des solutions. Nous ne sommes pas dans une monarchie où le président d’Hydro-Québec est le roi… mais en démocratie».

Même son de cloche de la part du maire de Bécancour qui souhaite que le prochain président daigne répondre aux demandes de rencontre. «On aurait souhaité une certaine aide. On l’a demandé et ç’a été une froideur totale, raconte Jean-Guy Dubois. Il nous faut quelqu’un qui retourne ses appels et qui soit conscient que ça nous a fait mal ce qui s’est passé à Bécancour».

Le président de la Chambre de commerce et d’industrie du Cœur-du-Québec (CCICQ) est quant à lui revenu sur la décision d’envoyer le centre de transfert de données. «On venait de fermer une centrale à Bécancour, alors pourquoi ne pas le faire à Trois-Rivières ou à Bécancour pour garder les travailleurs dans la zone économique», déplore-t-il.

«On nous a répondu que c’était trop loin et que les lignes téléphoniques ne pouvaient pas porter le transfert de données, ajoute-t-il. C’était de rire de nous autres quasiment… Il y avait un ministre à Drummondville, à ce moment-là, et ce semblait être réglé».

Le centre d’expertise à Bécancour

Le prochain président sera certainement sensibilisé au dossier du centre d’expertise que les intervenants souhaitent voir s’établir dans les locaux laissés vacants à la centrale nucléaire Gentilly-2.

«Lors de la commission parlementaire sur la fermeture de la centrale nucléaire, les élus étaient unanimes quant à la réalisation du centre d’expertise à Gentilly. Toute la députation avait applaudi à l’égard de ça, rappelle le président de la Chambre de commerce et d’industrie de Trois-Rivières (CCITR), Marco Bélanger. On attend toujours…»

Le député de Nicolet-Bécancour y voit pour sa part une opportunité d’exploiter le talent des quelque 80 ingénieurs qui pourraient faire de la recherche plutôt qu’être confinés à des roulottes pour se trouver un autre emploi.

«Je ne dis pas qu’on doit nécessairement aller là, mais avec un centre d’expertise, Hydro-Québec pourrait être un joueur dans l’électrification des transports, lance-t-il. Pourquoi ne serait-on pas capable de construire des voitures électriques et, au lieu de payer l’essence, prendre de l’électricité dont on est propriétaire?»