Guerrier sur la glace, guerrier dans la vie

HOCKEY. Lorsqu’il foulait la surface glacée, on avait l’impression que Pierre-Luc Daneau se trouvait au champ de bataille. Il ne craignait pas de se sacrifier, de prendre un coup pour un coéquipier, de bloquer des lancers, de se mesurer à des joueurs habituellement plus imposants que lui pour aider les siens à vaincre l’adversaire.

Lors de son passage chez les Tigres de Victoriaville, le Nicolétain a joué dans l’ombre de joueurs talentueux, dont Carl Mallette, Matthew Lombardi, Antoine Vermette, Mathieu Brunelle et Danny Groulx.

Défenseur de 5’09’’, Daneau a été un choix tardif de 11e ronde chez les Félins. Peu d’observateurs lui concédaient des chances de se tailler une place avec la formation, encore moins de faire carrière au sein de la Ligue de hockey junior majeur du Québec sur une base régulière.

Il a déjoué les pronostics. Il a disputé quatre saisons complètes avec les Tigres. Malgré sa petite taille, il s’est imposé à la ligne bleue. Il a rapidement gagné le respect de ses coéquipiers et de ses rivaux. Les joueurs adverses avaient intérêt à patiner la tête haute lorsqu’il se trouvait sur la patinoire.

Son désir de vaincre et sa force de caractère ont aidé les Tigres à remporter la seule coupe du Président de leur histoire en 2002. Une année mémorable qui restera à jamais gravée dans sa mémoire.

Il est conscient qu’il est excessivement difficile de mettre la main sur le championnat des séries de la LHJMQ. En 2002, il estime que la profondeur de l’équipe a fait la différence.

«Tout le monde a contribué d’une façon ou d’une autre, a-t-il fait valoir. Les joueurs de soutien ont marqué des buts importants. De nombreux facteurs nous ont permis de nous rendre jusqu’au bout. Les astres étaient alignés.»

Après le hockey…

Comparativement à plusieurs anciens coéquipiers, Pierre-Luc Daneau a mis fin à sa carrière de hockeyeur peu de temps après son stage junior. Après un bref passage dans la défunte Ligue de hockey semi-professionnel du Québec (devenue la Ligue nord-américaine de hockey), il a décidé d’accrocher ses patins pour se consacrer à sa carrière au sein des Forces armées canadiennes.

Il a œuvré à Edmonton, en Alberta, de 2005 à 2012, avant d’être transféré  à Trenton, en Ontario. Il a vécu, entre autres, deux missions en Afghanistan. Dans la vingtaine, il a reconnu que le hockey lui a manqué quelque peu, mais ce n’est plus véritablement le cas aujourd’hui.

Son quotidien l’occupe et le comble amplement, lui qui est le père de deux jeunes filles de 7 et 10 ans. Ses temps libres sont désormais plutôt rares et il n’a pas l’occasion de revenir dans la région aussi souvent qu’il le voudrait, lui dont la famille réside toujours à Nicolet.

Il reste que c’est toujours un plaisir pour lui de renouer avec ses anciens coéquipiers, ses frères d’armes en quelque sorte. Ils ont connu des batailles épiques. Ils ont certes perdu des combats, mais ils ont remporté la guerre en 2002 et ça, personne ne pourra jamais leur enlever.