Gaz de schiste : les organismes de bassins versants réclament une Loi sur les hydrocarbures

AUDIENCES. GROBEC et COPERNIC, les organismes de concertation des bassins versants des rivières Bécancour et Nicolet, estiment que le gouvernement du Québec ne devrait autoriser l’exploration et l’exploitation du gaz de schiste dans la Vallée du Saint-Laurent que lorsqu’un cadre légal adéquat aura été instauré.

Ils se rangent derrière ainsi derrière la position du Regroupement des organismes de bassins versants du Québec (ROBVQ) présentée lors des audiences publiques de BAPE qui se sont poursuivis mardi et mercredi à Bécancour.

Ils estiment que la conservation et la gestion durable de l’environnement et plus particulièrement des ressources en eau ne peuvent être garanties sans l’adoption d’une Loi sur les hydrocarbures.

Selon eux, la Loi sur la qualité de l’environnement et les règlements qui y sont associés devront être modifiés pour régir les prélèvements d’eau nécessaires à l’exploitation du gaz de schiste, les procédés d’hydrofracturation, le traitement des eaux usées et des boues de forage, ainsi que le suivi et la fermeture des sites d’exploration et d’exploitation.

Les modifications législatives et règlementaires réclamées par le ROBVQ devraient définir les modalités permettant d’assurer l’acceptabilité sociale des projets.

Pour ce faire, ils recommandent que les organismes de bassins versants soient mandatés pour mettre en place et coordonner des tables de concertation, composées des municipalités et des municipalités régionales de comté (MRC) concernées, ainsi que des autres acteurs impliqués comme les représentants agricoles et forestiers, afin d’identifier les zones vulnérables pour la ressource eau.

Les résultats de ce travail de concertation pourraient ensuite être utilisés par les MRC pour identifier les territoires incompatibles avec l’exploration et l’exploitation. Ce pouvoir des MRC serait d’ailleurs défini dans Loi sur les hydrocarbures.

Jean-Paul Raîche, premier vice-président du ROBVQ rappelle que « le Principe de précaution de la Loi sur le Développement durable prévoit qu’une absence de certitudes scientifiques complètes ne doit pas servir de prétexte pour remettre à plus tard l’adoption de mesures effectives visant à prévenir une dégradation de l’environnement ».

Il soutient que « selon ce principe, il ne faut plus attendre pour apporter des modifications législatives et règlementaires nécessaires pour protéger les eaux de surface et souterraines, les écosystèmes aquatiques, ainsi que les sources d’eau potable des résidents de la Vallée du Saint-Laurent et les zones sensibles de leur environnement comme les milieux humides et les rivières ».

Des zones vulnérables

L’exploitation du gaz de schiste est un dossier que le GROBEC suit de près étant donné l’intérêt de l’industrie pour le schiste gazeux se situant dans les Basses-terres du Saint-Laurent et qui couvre une bonne partie des bassins versants de la zone Bécancour. Déjà une dizaine de puits d’exploration ont été forés sur le territoire de l’organisme de bassin versant (OBV).

De plus, une équipe de chercheurs de l’Université du Québec à Montréal (UQAM) a travaillé sur un projet de connaissances des eaux souterraines du bassin versant de la rivière Bécancour et de la MRC de Bécancour.

Cette étude a permis d’identifier des zones de vulnérabilité de l’aquifère au roc correspondant à certains secteurs ciblés par l’industrie.

Les résultats du projet Hydrogéo Bécancour sont disponibles en visitant le site Web à l’adresse suivante : www.grobec.org/hydrogeo.