Funérailles nationales de Denis Blanchette

Plusieurs centaines de personnes s’étaient réunies pour rendre un dernier hommage à Denis Blanchette, le héros du Métropolis. Les funérailles nationales ont eu lieu à l’église Saint-Donat, le 10 septembre.

 

Un peu avant 14 h, les parents et amis de la victime sont entrés à l’intérieur de l’église, suivis de plusieurs de ses collègues, tous vêtus de noir. Plusieurs dignitaires ont également assisté aux funérailles, dont des élus provinciaux et municipaux. La première ministre Pauline Marois, qui doit possiblement sa vie à M. Blanchette, a assistée aux obsèques.

À l’extérieur, une foule nombreuse attendait patiemment hors du périmètre de sécurité érigé par les policiers. Au-dessus de la foule, des drapeaux du Québec et des patriotes flottaient. De nombreuses personnes arboraient d’ailleurs le symbole de la fleur de lyse.

Dans cette foule gardée à distance, plusieurs étaient éplorés. Certains, des proches de M. Blanchette, n’ont pas été autorisés à rendre un dernier hommage à leur confrère. « [Les policiers] font du zèle parce qu’ils n’en ont pas assez fait le 4 septembre », tempête l’un d’eux après une discussion avec un policier. Selon ce technicien, son nom était bien sur la liste, mais personne n’aurait cru bon de faire la vérification.

À 14 h 10, le corps de Denis Blanchette a pénétré dans l’église au son du requiem. À ce moment, dans un geste spontané, des dizaines de personnes de tous âges ont franchi le périmètre pour entrer dans l’église. Ils ont rapidement été rabattus à l’extérieur par les policiers.

Dans la foule, on retrouvait des citoyens du quartier, mais aussi de régions plus éloignées, des membres du Parti québécois. Le vice-président de l’Association des commissions scolaires anglophones du Québec, Frank Verrillo, était présent pour rencontrer les gens et démontrer la solidarité des anglophones envers la famille de M. Blanchette. « C’est une journée très triste », a-t-il affirmé.

Stephane Rouillon, un ancien étudiant de la Polytechnique était parmi le groupe de citoyens. Selon lui, il est important de se rappeler de ces événements pour les éviter, mais nous ne devrions pas s’y référer avec le nom de l’assaillant. « Ils ne méritent pas une telle publicité. »

D’autres citoyens ont tenu à préciser qu’il ne fallait pas mettre toute la communauté anglophone dans le même panier. Certains se sont dits inquiets par les menaces proférées à l’endroit de la minorité linguistique sur les médias sociaux.

Pendant ce temps, à l’intérieur de l’église, le grand ami de Denis Blanchette, Denis Bourgeaux a tenu un discours poignant qui a fait réagir la foule par de longs applaudissements. « T’es sorti par la grande porte le gros. T’es fidèle à ton image. T’as passé outre les risques et le danger. T’as encore pensé aux autres avant toi, c’est pour ça qu’on t’aime. Je vais te le dire, je t’aime. »

Quinze minutes plus tard, le corps de M. Blanchette a été transporté dans un corbillard et la foule a été très lente à se disperser.