François Hardy sauvé par la technique RCR

Le dimanche 10 juin 2012, alors qu’il était au club de tir au Lac-à-la Tortue, le nicolétain François Hardy a été sauvé du syndrome de la mort subite par Daniel Latendresse, un homme de St-Hubert, qui a immédiatement commencé la réanimation cardiaque respiratoire (RCR).

Il y a un peu plus d’un an, M. Hardy bavardait avec des amis quand il est tombé sur le sol, inconscient. Étant donné qu’aucun signe ne l’avait averti préalablement et que l’ensemble de la population ignore l’existence du syndrome de la mort subite, tous les gens présents ont figé pendant un certain temps. Heureusement pour François Hardy, Daniel Latendresse était sur place pour lui venir en aide. Immédiatement après la chute, il s’est avancé près de la victime pour prendre son pouls. Constatant qu’il ne respirait plus, c’est sans tarder que M. Latendresse a commencé les manœuvres de réanimation, qui auront duré pendant 22 minutes.

La persévérance est la clé du succès dans cette histoire. Les spécialistes le confirment: dans une telle situation, il est essentiel de poursuivre la RCR jusqu’à l’arrivée des secours. Malheureusement, la plupart des personnes qui pratiquent ces manœuvres ont tendance à arrêter après 5 minutes, ce qui est insuffisant pour permettre au cœur de la victime de se remettre en marche.

Chronologie des événements

À 14h10, François Hardy est victime d’un malaise. Daniel Latendresse débute la RCR pendant environ 22 minutes, jusqu’à l’arrivée des ambulanciers. Ceux-ci lui administrent un premier électrochoc, qui ne donne aucun résultat. Un deuxième est donné et on note un petit signe. C’est le 3e électrochoc qui a fait redémarrer le cœur de l’homme. Pendant tout le processus, la femme de M. Hardy, Eileen Dolan, était présente. Elle avoue être restée calme, mais a commencé à s’inquiéter après 17 minutes, puisque le corps de son mari est devenu gris. Elle se rappelle: «C’est à ce moment-là que j’ai pensé que ça pouvait être grave.»

Le Nicolétain est parti en ambulance vers les 15h, en direction de l’Institut de cardiologie de Montréal. Il a été mis dans le coma, «parce que son cœur était trop faible pour être capable de faire vivre son corps» raconte Mme Dolan.

Aux alentours de 19h30, l’homme était sur le chemin du retour, vers l’hôpital de Shawinigan, où il est demeuré pendant 19 jours.

Être au bon endroit au bon moment

François Hardy, surnommé «Le Cheuf», est un policier retraité de la Sûreté du Québec, qui a toujours été actif et très en forme. Son cardiologue lui a d’ailleurs mentionné que sa condition physique l’a probablement aidé à s’en sortir. À cela s’ajoute la rapidité d’intervention de Daniel Latendresse, sans qui l’homme de Nicolet serait visiblement décédé sur le champ.

Dans toute l’aventure de M. Hardy, le «timing» y est pour beaucoup. En effet, il affirme: «Trois heures avant les événements, j’étais dans la piscine. Deux heures avant, j’étais sur la route et trente minutes avant que je tombe, je me trouvais dans une tour à 12 pieds dans les airs.»

Une deuxième vie

Depuis les événements, François Hardy mentionne que son rapport à la vie n’a pas changé. Il avoue toutefois: «Je suis conscient qu’on n’est pas pesant sur terre, mais je ne me sens pas plus en danger qu’avant. Je ne peux pas rester assis et attendre la mort. Je pratique toutes les activités que j’aime faire. Advienne que pourra.» Cependant, sa femme considère qu’il s’agit d’une deuxième vie. Elle admet avoir célébré, le 10 juin dernier, le 1er anniversaire de sa deuxième vie. Pour le couple, l’incident est une étape bien ancrée dans le temps; il y a un «avant» et un «après» les événements.

Fumeur avant l’accident, M. Hardy a cessé cette pratique immédiatement à son réveil. Outre cela, son quotidien est le même qu’auparavant, sauf pour une contrainte mineure. Étant donné qu’il porte maintenant un défibrillateur, il ne doit pas se trouver en présence d’aimants et de champs magnétiques. Par exemple, s’il doit se rendre à l’aéroport, il doit absolument mentionner qu’il possède cet appareil, car il ne pourra pas passer pas dans la même machine que tout le monde. De plus, le Nicolétain se rend à l’hôpital aux six mois afin de faire vérifier le défibrillateur.

Dans cette aventure, Daniel Latendresse a été considéré comme un véritable sauveur. Comme marque d’appréciation envers lui, le couple Hardy-Dolan lui payera toutes ses rondes de tirs, sans limite, au club de tirs où s’est produit l’incident. «Mon compte sera toujours dans le rouge avec lui!», déclare M. Hardy en exprimant sa reconnaissance à celui qui lui a véritablement sauvé la vie.