Faire son chemin malgré une différence

TÉMOIGNAGE. Gabriel Chaussé est né avec une jambe droite qui n’avait pas de fémur, donc beaucoup plus petite que la normale, et ce à cause d’une anomalie congénitale.

Suite à quelques opérations, il s’est retrouvé dans la famille des Amputés de guerre, avec une prothèse pour la jambe droite. Cela ne l’a toutefois jamais empêché d’être un garçon actif et sportif. «Je fais de la course à pied, qui est plutôt de la marche rapide dans mon cas, à l’aide de béquilles. Je joue aussi au soccer et j’ai une prothèse spéciale pour faire de la natation», déclare Gabriel, qui possède également un vélo spécial à trois roues, conçu sur mesure pour lui.

L’adolescent aurait peut-être aimé jouer au hockey, mais sa prothèse ne lui permet pas de porter des patins. «C’est certain qu’il y a certaines activités que je ne peux pas faire, mais ça ne m’a jamais empêché d’avancer. Je ne me sens pas différent des autres», avoue-t-il.

Pour Gabriel Chaussé, pas question de se plaindre et de s’apitoyer sur son sort. «C’est une question de philosophie. Je connais des gens qui ont leurs deux jambes et qui s’empêchent parfois de faire certaines choses. Pour ma part, j’essaye d’en faire plus que quelqu’un qui a ses deux jambes.»

Par exemple, à l’école, il prend les escaliers même si un ascenseur est mis à la disposition des élèves qui en ont besoin. Il faut dire que le jeune homme porte sa prothèse en tout temps, sauf pour dormir.

Par ailleurs, fréquentant l’École secondaire la Découverte, Gabriel participe à chaque année au Polycourons Terry-Fox. «J’ai déjà fait 1 km, puis l’an passé, j’ai couru le 2 km. L’an prochain, j’aimerais être capable de faire le parcours de 4 km», affirme celui qui s’implique beaucoup dans la cause Terry-Fox, notamment en amassant des sous.

Travail

Celui qui a entamé sa 4e année du secondaire rêve de devenir dentiste depuis qu’il est tout jeune. Il poursuivra donc ses études en ce sens.

Par contre, en attendant, il occupe un emploi à l’entreprise nicolétaine Thermoform, où il fabrique différents types de portes. Le jeune homme de 16 ans a dû faire preuve de débrouillardise lorsqu’il a commencé ce travail. «Parfois, le patron m’envoyait à l’autre bout de l’usine pour aller chercher des matériaux. Comme c’était plus difficile pour moi de parcourir cette longue distance à quelques reprises dans une journée, j’ai choisi d’apporter ma trottinette, ce qui me permet d’être plus rapide et plus efficace.»

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