Faire éclater le silence et oser exister

Qu’elles aient été inspirées par une mère avant-gardiste, par une injustice dont elles ont été témoins plus jeunes ou par une inégalité qu’elles ont subie de par leur statut de femme, les fondatrices de La Collective des femmes de Nicolet et Région sont animées d’une force inébranlable. Celle du pouvoir de changer le cours des choses, de faire entendre leur voix: celle d’exister.

Il y a 25 ans, Lise Laplante, Nicole Chamard, Jacqueline Yergeau, France Guimond et Claire Lemire se sont rassemblées pour lutter contre l’isolement des femmes en mettant sur pied ce lieu de réflexion. « Nous venions de nous reseauter et d’oser exister en prenant la parole, souligne France Guimond. Mais c’est par l’action que nous voulions faire la différence».

 

Ainsi, lors de cafés-rencontres auxquels de nombreuses femmes participaient, en plus de discuter entre elles de leurs conditions sociales, financières, familiales et conjugales, elles les ont aussi dénoncées. « Évidemment, parler de condition féminine et de féminisme était à l’époque encore extrêmement tabou. Tellement que certaines femmes n’osaient même pas en parler à leur mari, de peur qu’il les empêche de venir», se remémore Lise Laplante, co-fondatrice et présidente d’honneur.

 

Aujourd’hui, à l’aube du 25e anniversaire du mouvement, les fondatrices ont rappelé chacun leur tour, dans de vibrants témoignages, l’important chemin parcouru par La Collective au cours des dernières années, mais surtout l’importance de continuer la mobilisation.

 

Parmi les nombreuses réalisations de La Collective, on retrouve entre autres la création du journal "Un mot d’elles", leur collaboration à la mise sur pied de la maison des naissances et de la maison d’hébergement pour les femmes victimes de violence, leur participation à la Marche du pain et des roses, la Marche contre la pauvreté, etc.

 

Aujourd’hui, La Collective des femmes de Nicolet, qui a maintenant pignon sur rue au Centre Gabrielle-Granger, offre de nombreux services tel des ateliers, des formations, des cuisines collectives, des causeries et plus encore.

 

Par ses actions, force est de constater que La Collective a changé les femmes une à une. Au fil des années, plusieurs membres sont retournées aux études et ont envahi le marché du travail, et parmi elles, plusieurs occupent maintenant des postes de pouvoir.

À lire aussi: Journée de «femmes» à Nicolet