Et si le salaire minimum ne suivait plus le coût de la vie?

Chaque année, le coût de la vie augmente. Qu’il soit question du prix du panier d’épicerie, du prix des loisirs, de la facture d’électricité ou encore du prix de l’essence, il est de plus en plus difficile de faire face aux nouveaux défis financiers. Pendant ce temps, le salaire minimum «devrait avoir atteint 11,37$/h depuis l’an dernier» selon le Carrefour d’aide aux non-syndiqué(es) (CANOS).

«Nous sommes inquiets puisque rien n’a encore été annoncé concernant le salaire minimum. Certains membres du gouvernement ont confirmé aux médias ainsi qu’aux représentants du secteur maraîcher, plus particulièrement des petits fruits, le report, pour ne pas parler d’annulation, de l’application du taux régulier du salaire minimum aux cueilleurs de petits fruits prévu pour le 1er mai 2014. Donc nous ne serions pas surpris que le salaire minimum soit gelé lui aussi ou qu’il ne subisse qu’une faible augmentation. Le PQ est le seul gouvernement qui a procédé au gel du salaire minimum dans l’histoire», explique Marie-Josée Magny, directrice générale du CANOS.

Logiquement, moins les gens ont de revenus et moins leur pouvoir d’achat s’étend. Il y a donc des répercussions pour les commerces environnants. «S’il y a gel du salaire minimum, la situation sera très inquiétante pour les travailleurs non syndiqués. Le coût de la vie augmente, ainsi que le panier d’épicerie et la facture d’Hydro-Québec. Le pouvoir d’achat des gens à faibles revenus diminue alors le commerce de détail voit ses ventes diminuer considérablement», ajoute-t-elle.

Est-ce que le marché du travail est vraiment attirant en tenant compte du salaire minimum actuel? «Le gouvernement Marois parlait d’une réforme de l’aide sociale avant les Fêtes. Ils veulent inciter les gens à retrouver le marché du travail. Il faut faire attention! Le salaire minium est faible et il est presque aussi avantageux pour une personne sur l’aide sociale d’y rester présentement, si on tient compte des dépenses reliées au travail notamment. Il faut payer ses déplacements et des vêtements pour aller travailler. Puis ils perdraient les «avantages» dont ils bénéficient sur le plan de la santé et des assurances. En fin de compte, c’est à se poser la question si c’est avantageux de travailler au salaire minimum actuel.»

Dorénavant, il n’y a pas que les familles défavorisées qui ont recours aux services d’aide alimentaire. «Le gouvernement pourrait se fier à la stratégie utilisée en Ontario ou encore au Nouveau-Brunswick. Dresser un plan d’augmentation graduelle du salaire minimum sur une période de trois ans, par exemple. La qualité de l’alimentation est une des premières choses qui écope chez les familles. Les fruits, des légumes et la viande sont dispendieux alors les gens se limitent. Les banques alimentaires reçoivent de plus en plus de demandes de travailleurs à faible revenu. On note aussi un impact sur l’économie locale. Si on n’a pas de pouvoir d’achat, on magasine moins alors le cinéma, les dépanneurs et les restaurants attirent moins», conclut-elle.