Enfin l’année des grands projets?

PERSPECTIVE. La prochaine année sera-t-elle la bonne pour les grands projets tant attendus dans le parc industriel et portuaire de Bécancour? C’est du moins ce que croit le président directeur-général de la SPIPB, Maurice Richard, qui estime que cinq projets majeurs sont sur le point de voir le jour.

L’un des dossiers qui chemine le mieux, selon lui, c’est celui de Minéraux rares Quest, qui prévoit un investissement de plus d’un milliard de dollars pour la construction d’une usine d’hydrométallurgie et d’une raffinerie de «terres rares».

«Ça prend généralement 7 à 8 ans pour réaliser un projet de cette nature et ils en sont à 3 ans et demi, souligne Maurice Richard. Ils ont mandaté des chercheurs universitaires pour trouver la meilleure façon d’extraire les terres rares de manière sécuritaire et ils doivent passer devant le BAPE au printemps prochain.»

On attend toujours des nouvelles du projet de 800M$ de la Société internationale métallique (SIM) pour l’usine de fer préréduit à chaud qui aura lui aussi à passer quelques étapes préliminaires.

À cela s’ajoute plusieurs entreprises qui s’intéressent à Bécancour. Des dossiers qui sont toutefois de nature confidentielle. «On rencontre un investisseur très prometteur la semaine prochaine. Ce ne sera peut-être pas avant trois ans qu’on pourra voir le projet. Dans la grande entreprise, il y en a un sur trente qui se réalise, note le PDG. Quand ça ne fonctionne pas, ce n’est jamais la qualité de notre produit qui est en cause. C’est toujours lié à des facteurs externes.»

Des projets déjà ficelés

Il y a également le projet de l’usine d’engrais d’IFFCO, évalué à deux milliards $, qui est toujours en vie. Après avoir réduit sa structure, l’automne dernier, les actionnaires, dont la Coop fédérée, attendent toujours la reprise du marché pour pouvoir approvisionner le marché québécois en urée.

Même chose pour le projet de 800 millions $ de Stolt LN Gaz pour son usine de gaz naturel liquéfié qui attend que le prix de l’essence remonte étant donné qu’il est trop bas pour que leur technologie soit compétitive.

«Ce sont des projets dans lesquels plusieurs millions de dollars ont déjà été investis, qui ont passé devant le BAPE et qui ont tous les permis d’autorisation. Dès que ça reprend, ils sont prêts à y aller», rappelle Maurice Richard.

Il y a également le projet de site d’entreposage et de regazéification de Gaz Métro Solutions pour alimenter la centrale thermique de TransCanada Énergie (TCE) qui est sur la table. Évalué à 45 millions $ au départ, il a été bonifié et s’élèverait maintenant à près du double.

Du lobbying devrait être fait auprès du gouvernement après que le projet n’ait pas été recommandé par le BAPE il y a quelques mois. Les commissaires estiment qu’il ne s’agit pas de la meilleure solution économique, alors qu’ils sont généralement appelés à commenter son aspect environnemental. Québec pourrait toutefois ne pas tenir compte de cet avis et passer un décret pour sa réalisation.

Il y a aussi l’usine de séparation et de déchiquetage de métaux qui doit voir le jour à Bécancour en 2017. Le projet de 20M$ de l’Association des recycleurs de pièces d’auto et de camions (ARPAC) a franchi une nouvelle étape, l’été dernier, avec l’obtention du feu vert du ministère de l’Environnement et l’émission du certificat de construction. Une fois en activité, elle pourra broyer jusqu’à 200 000 carcasses de voitures par année pour en extirper le métal ayant une valeur.