Élections fédérales: le milieu culturel s’exprime

POLITIQUE. Le milieu culturel de la Rive-Sud n’est pas très en lien avec le gouvernement fédéral, puisque les différentes organisations font beaucoup plus affaire avec le gouvernement provincial.

C’est le cas notamment de Culture Centre-du-Québec, qui relève beaucoup de Québec, n’étant pas éligible aux programmes fédéraux. «On ne peut pas réclamer quelque chose de spécifique pour le prochain député, car nous ne recevons malheureusement aucune subvention en provenance d’Ottawa», exprime Michelle Bélanger, présidente du conseil de la culture.

Mme Bélanger est également directrice du Musée des Abénakis d’Odanak, qui lui bénéficie du programme d’aide aux musées de Patrimoine canadien. «Dans les dernières années, on a bénéficié d’un million de dollars pour des projets structurants, dont notre projet de fouilles archéologiques et notre exposition sur les 50 ans du musée», déclare-t-elle.

Le Musée des religions du monde a aussi bénéficié de ce programme. «Patrimoine canadien a contribué à une hauteur de 50% à l’agrandissement du musée et a aussi octroyé une aide financière pour l’aménagement des réserves. Si ce programme disparaît, ça aurait un impact majeur pour le musée», a indiqué Jean-François Royal.

Il ajoute par ailleurs que le Programme d’aide aux musées (PAM), un autre programme important pour son institution, a rétréci d’année en année. Le Musée des religions du monde profite également d’un Fonds pour les expositions itinérantes.

De leur côté, la Maison Rodolphe-Duguay et la Société acadienne Port-Royal (SAPR) ont toutes deux récemment déposé des projets au gouvernement fédéral, en vue d’obtenir une aide financière.

Emplois

La question des emplois préoccupe énormément les intervenants du milieu culturel. C’est que le gouvernement fédéral offre un programme permettant aux organisations, comme les musées, d’accueillir des étudiants dans leur équipe, entre autres pour la période estivale.

«De notre côté, on bénéficie du programme canadien pour les emplois d’été, pour les guides-animateurs. On espère que ce programme sera reporté et qu’il sera bonifié pour en avoir encore plus», soutient Gilles Mayrand, président de la SAPR.

Anne-Marie Schaerli, directrice générale du Moulin Michel, abonde dans le même sens. «Chaque année, ils coupent dans ce programme, que ce soit une baisse au niveau du nombre d’heures, de semaines ou du nombre d’étudiants admis. C’est vraiment une préoccupation et on souhaite que le programme reste en place et qu’il soit plus généreux.»

Elle ajoute que «c’est important, surtout si on veut garder nos jeunes en région, il faut leur offrir des emplois chez nous.» Cette opinion est partagée par la directrice générale de la Maison Rodolphe-Duguay, Carmen Gagnon. «C’est sûr qu’on aimerait aussi pouvoir avoir plus de sous dans ces programmes. Je serais plus en mesure d’avancer des projets si j’avais plus de personnel. Mais chose certaine, il ne faut pas perdre ce qu’on a parce qu’on n’est déjà pas très gâté», croit-elle.

Pour le Centre de la biodiversité, ces programmes reliés à l’emploi sont aussi très importants. «Les emplois, c’est capital pour moi et ces programmes sont essentiels, car ils paient 75% des salaires. Je ne sais pas ce qu’on ferait sans ça; ça nous ferait vraiment mal», admet la directrice générale du Centre, Carole Bellerose.

Suivez Joanie Mailhot sur Twitter: @Jo_Mailhot