Deux fermes d’ici en voie d’expansion

ÉCONOMIE. Les fermes Drapeau et Bélanger (Sainte-Françoise) et Ste-Sophie (Sainte-Sophie-de-Lévrard) procèdent actuellement à une étude d’impact sur l’environnement en vue d’un projet en production animale.

C’est que les deux entreprises agricoles souhaitent s’agrandir et augmenter leurs troupeaux. Pour agrandir un bâtiment agricole existant et pouvoir obtenir plus de 600 unités animales, ce qui est leurs cas, les propriétaires des fermes doivent procéder à une étude d’impact. Soulignons d’entrée de jeu que 600 unités animales ne signifie pas nécessairement 600 vaches. À titre d’exemple, il peut s’agir de 400 vaches, en plus des unités de remplacement et des veaux.

Le fait de procéder à une évaluation environnementale pour ce type de projets agricoles, via une étude d’impact, est un phénomène assez nouveau. Au Québec, seulement deux fermes sont passées à travers tout le processus et ont ainsi obtenu un décret gouvernemental. «Le processus d’étude d’impact peut faire peur aux agriculteurs et certains vont le contourner de différentes façons», explique Éric Beaulieu, agronome pour Thorco Construction et Les Consultants Mario Cossette, la firme en charge des projets des fermes Drapeau et Bélanger et Ste-Sophie.

Concrètement, l’une des façons que des agriculteurs trouvent pour contourner le règlement est de bâtir un 2e bâtiment à plus de 150 mètres, puisqu’après cette distance, la 2e installation est considérée comme un second lieu d’élevage.

Cela dit, dans bien des cas, il est plus avantageux pour les propriétaires d’agrandir le bâtiment existant, notamment pour une utilisation optimale des équipements. «Le fait de tout avoir sous un même toit est plus rentable. Par exemple, si le producteur a un carrousel de traite pour 48 unités, il est plus avantageux d’avoir un seul système et l’exploiter au maximum. Du point de vue environnemental, qu’on construise un bâtiment plus éloigné sur le site ou qu’on agrandisse le bâtiment actuel, c’est sensiblement le même impact», soutient M. Beaulieu.

Parmi les autres avantages d’un agrandissement du bâtiment principal, il note l’efficacité de la main-d’œuvre, une économie d’échelle, une meilleure productivité, sans compter l’amélioration de la qualité de vie des propriétaires.

Dans le cas des projets de Sainte-Françoise et Sainte-Sophie-de-Lévrard, les deux propriétaires ont jugé que l’agrandissement était plus rentable. C’est pourquoi ils doivent réaliser une étude d’impact.

À propos de l’étude d’impact

L’étude d’impact que doivent réaliser les producteurs comporte plusieurs étapes: information et consultation, rédaction et dépôt de l’étude, analyse et recevabilité du ministère du Développement durable, de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques (MDDELCC), période d’information et de consultation publique du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE), et recommandation du ministre.

«Dans un premier temps, au printemps dernier, il fallait discuter avec les propriétaires et fixer leurs projets. Il fallait voir si c’était réalisable au point de vue de l’ingénierie et de l’environnement», souligne l’agronome, qui a ensuite rencontré les deux municipalités concernées en plus des maires de la MRC de Bécancour.

En plus de la mise en contexte des projets, l’étude d’impact doit comprendre la description du milieu récepteur, du projet et des variantes de réalisation, l’analyse des impacts des variantes ainsi qu’un suivi et une surveillance environnementale.

D’ailleurs, les impacts environnementaux évalués dans le cadre de l’étude sont: la gestion des déjections animales, la qualité de l’air (émission de poussière et d’odeur), l’approvisionnement en eau potable, l’augmentation de la circulation, ainsi que les composantes du milieu naturel, soit l’hydrographie, la faune et la flore.

Éric Beaulieu prévoit que le rapport de l’étude d’impact sera déposé à la fin de l’été ou à l’automne au MDDELCC. Le Ministère analysera la documentation et demandera de l’information supplémentaire, au besoin.

«Après l’analyse, ils détermineront si les projets sont recevables, mentionne-t-il. Si oui, les documents seront mis à la disposition de la population pour une consultation publique.»

Il ajoute que pour le moment, il n’y a pas d’audiences publiques prévues au calendrier. «Cependant, ça peut être demandé, soit par le ministère ou par la population, mais ce n’est pas ce qu’on souhaite.»

Si tout va bien, le Ministère émettra ensuite des recommandations, quelque part entre la fin 2016 et le début de 2017, après quoi les fermes pourront obtenir un décret gouvernemental leur permettant d’aller de l’avant. «L’obtention du décret gouvernemental pour un projet n’est pas un passe-droit, tient à préciser l’agronome. Le ministère conserve un droit de regard sur chaque étape.»

D’ailleurs, une fois l’obtention du décret, les propriétaires devront faire une demande de certification autorisée avant de réaliser chaque étape. «C’est à ce moment-là qu’ils donneront les nombreuses précisions relatives à la concrétisation de la prochaine étape à venir», a fait savoir M. Beaulieu.

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