Des retards qui irritent IFFCO
ÉCONOMIE. Chaque mois qui passe entraîne des frais de l’ordre de 2,5 millions $ pour IFFCO qui est toujours en attente des autorisations nécessaires pour assurer ses approvisionnements en gaz naturel.
C’est ce qu’a indiqué le chef de direction de IFFCO Canada lors de son passage au déjeuner des gens d’affaires de la Chambre de commerce et d’industrie du Cœur-du-Québec (CCICQ), jeudi matin, pour faire le point en toute transparence.
«Ce sont des frais qui sont normaux pour faire travailler les gens au dossier. C’est pourquoi nous avons besoin que le dossier avance rapidement. Le BAPE a facilité les choses. Maintenant, c’est entre les mains de l’Office national de l’énergie», souligne le chef de direction de IFFCO Canada, Claude Lafleur.
«C’est un organisme indépendant sur lequel nous ne pouvons pas exercer de pressions. Ils font ce qu’ils peuvent, mais ils manquent de ressources. C’est un peu comme être chez le médecin, nous attendons notre tour et ce sont des délais qui commencent à nous irriter.»
Claude Lafleur a bon espoir que d’ici 6 mois, tout devrait avoir été attaché et que le début du chantier pourra se faire tel que prévu en 2015 pour que l’usine entre en exploitation à la fin de 2017. «Il n’est pas question de report pour le moment, assure le chef de direction. Nous sommes encore dans nos échéances en retardant le projet à la fin de 2014.»
Le coût et le financement
Actuellement, IFFCO attend toujours d’avoir un aperçu réel des coûts de construction de son usine d’engrais à Bécancour qui ont été évalués à 1,6 milliard $.
Le mandat a été donné à Ganotech qui est actuellement en processus d’appel d’offres auprès de soumissionnaires pour les seize différents lots qui ont été identifiés lors de la rencontre organisée par le CLD de Bécancour, le 7 mai dernier, à laquelle 350 entreprises ont participé.
«Des entrepreneurs pourront prendre un bloc et nous dire que ça coûtera 50 millions $, par exemple, et se retourner de bord pour en engager trois ou quatre autres fournisseurs, parce qu’ils ne pourront pas faire le contrat en étant seuls», explique Claude Lafleur.
Le financement constituera le dernier défi pour IFFCO Canada qui devra emprunter 1 milliard $ auprès des banques. «Il faut qu’il y ait le moins de risques possible. Il y a une douzaine de points sur lesquels ils vont nous évaluer pour s’assurer que l’on est crédibles et que ça ne fera pas faillite cette affaire-là», note-t-il.
La présence d’ingénieurs qualifiés, une main-d’oeuvre en abondance dans la région, le site et l’approvisionnement en gaz naturel jouent en faveur de IFFCO à Bécancour.
«Nous sommes crédibles, parce que le projet est accepté localement, fait-il valoir. Il y a eu des critiques légitimes sur le type d’agriculture que ça amène, mais il n’y a pas de réelle contestation.»