Des cannebergières dans le rouge

La saison difficile vécue par les producteurs de canneberges du Centre-du-Québec frappe fort dans la région. Même s’il ne qualifie pas la situation de catastrophique, Rémi Asselin, propriétaire de la cannebergière des Cyprès à Saint-Sylvère, envisage une perte de revenus de plus de 50 000$ cette année.

«Nous prévoyions une récolte de 500 000 livres, mais nous avons seulement recueilli 395 000 livres, ce qui représente une baisse d’environ 20%», explique le producteur qui exploite 40 acres au total. «C’est donc beaucoup moins bon que ce à quoi nous nous attendions.»

M. Asselin estime qu’en raison de la perte de revenus, il devra réviser les investissements qu’il ambitionnait de faire au sein de sa cannebergière. «On parle ici de nouveaux équipements dont je désirais faire l’acquisition. Et on s’entend qu’avec plus de 50 000$, j’aurais pu investir pas mal. Mais on dort tout de même, ce n’est pas la fin de monde!», assure-t-il.

Du côté de Manseau, chez Canneberges Bieler, on estime que les récoltes sont en baisse de 15%. On ne veut toutefois pas dévoiler les pertes financières engendrées par cette diminution. Or, on croit qu’en raison des récoltes exceptionnelles vécues dans les deux dernières années, cette décroissance contribuera à réduire les surplus accumulés et ainsi stabiliser le marché qui était au ralenti depuis.

«On peut croire qu’il s’agit du résultat d’une combinaison d’éléments. Une période de sécheresse n’a pas aidé et a pu favoriser l’apparition de fruits pourris, qui ne sont pas bons. Et comme toutes plantes, si elles ont produit énormément dernièrement, et bien elles prennent un peu de repos», croit Jean-François Morin, nouveau président-directeur général chez Canneberges Atoka, une entreprise de St-Louis-de-Blandford dont les activités sont orientées vers la commercialisation, l´emballage et la transformation de la canneberge.

Pour sa part, comparativement à l’an dernier, Mario Demers de Canneberges Demco, aussi située à Manseau, affirme subir des pertes oscillant aux alentours de 10%, mais semble voir la chose avec philosophie. «C’est sûr que c’est moins bon que l’année dernière, mais nous n’avons pas le choix. Une fois que nous sommes embarqués dans la roue, il faut continuer et regarder en avant», a souligné celui qui exploite 42 acres.