Des brocolis nourris par l’eau des poissons rouges…

Isabelle Rosa et Martin Pellerin auraient-ils percé le secret du brocoli, celui que les enfants considèrent comme l’ennemi numéro 1 dans leur assiette?

Pas encore mais les deux jeunes horticulteurs ont découvert mieux: ce légume de la famille des crucifères peut être cultivé dans l’eau, c’est-à-dire faire l’objet d’une culture hydroponique.

Les premiers résultats de leur projet, mené dans le cadre du programme Jeunes Volontaires d’Emploi-Québec, s’avèrent une excellente nouvelle car, en plus de ne pas être le favori des enfants, le brocoli traîne une réputation de légume difficile à cultiver dans les champs, parce que très fragile aux attaques des insectes comme le ver gris.

De plus, cette plante potagère d’origine italienne est cultivée au Québec seulement des mois de juillet à novembre; les consommateurs devant se rabattre sur les produits provenant de la Californie le reste de l’année.

L’expérience menée plus tôt cette année à l’École d’agriculture de Nicolet a été suffisamment concluante pour qu’Isabelle et Martin entreprennent cet automne la phase II dans une serre aménagée près de leur résidence, dans le rang Saint-Pierre à Shawinigan-Sud. À Nicolet, les deux entrepreneurs-horticulteurs ont utilisé sept cultivars différents, pour 90 brocolis au total, qu’ils ont fait pousser de novembre 2007 à février 2008. Le résultat: de magnifiques bouquets verts, ultravitaminés et prêts à manger.

Les avantages de la culture hydroponique sont nombreux et connus. On peut bien sûr assurer une production à longueur d’année, ce qui n’est pas négligeable au Québec qui demeure à la merci des importations durant l’hiver, mais surtout, on peut optimiser l’environnement des légumes durant leur croissance et les mettre à l’abri des prédateurs et maladies.

Isabelle et Martin récidiveront donc dans les prochaines semaines en plantant cette fois-ci 200 brocolis dans une serre de 25 pieds par 30 pieds. Comme la phase initiale de leur expérience s’est déroulée dans un environnement contenant d’autres types de culture, ils réutiliseront les sept mêmes cultivars afin de voir si les résultats enregistrés à Nicolet demeureront les mêmes.

Autre élément intéressant, les brocolis hydroponiques ne contiendront aucun pesticide. Leur alimentation proviendra de l’eau de bassins où baignent… des poissons rouges. Les sédiments du célèbre petit poisson – tant adoré des enfants – servant ici d’engrais naturels.

Qui sait si les premiers brocolis sortis des serres d’Isabelle et Martin ne seront pas ceux qui amadoueront le goût des tout-petits. Il est peut-être là le secret d’Isabelle et Martin…