Des ambulances qui se font attendre

Les services ambulanciers éprouveraient-ils certaines difficultés au niveau de la disponibilité de véhicules d’urgence sur le territoire de Bécancour? C’est la question qu’a soulevée un citoyen du secteur Ste-Angèle-de-Laval lors du dernier conseil de ville, après avoir vécu deux situations déplorables coup sur coup.

«Il y a quelques semaines, nous avons appelé une première fois une ambulance et elle est arrivée 45 minutes plus tard. On m’a dit qu’elle était partie de Lemieux pour se rendre à Ste-Angèle. Il me semble d’une ambulance en provenance de Trois-Rivières aurait peut-être pu se rendre en moins de temps», témoigne l’homme, qui souligne que la personne en détresse est malheureusement décédée.

«La deuxième fois (lors d’une situation d’urgence impliquant une autre personne), le répartiteur m’a informé, après une heure d’attente, qu’aucune ambulance n’était disponible pour nous», déplore le citoyen qui, heureusement, a été en mesure de transporter la personne en détresse vers un établissement de santé sans l’aide des ambulanciers.

Disponibilité et classification

Invitée à commenter les cas présents, la Coopérative des ambulanciers de la Mauricie (CAM) laisse entendre que plusieurs facteurs ont pu contribuer à ces situations malencontreuses. Elle indique que dans un contexte normal, un appel qui est classé urgent en provenance de Ste-Angèle-de-Laval obtient l’aide d’une ambulance en environ 10 minutes ou moins.

«Lorsqu’un appel est logé, il est catégorisé selon son degré dangerosité pour la vie de la personne aux prises avec la problématique», explique Gaétan Grenier, directeur aux opérations des ressources humaines.

«Si, selon des critères établis par les autorités régionales et nationales, on juge que la vie est en danger, un véhicule d’urgence est immédiatement affecté pour se rendre sur les lieux. Si aucun véhicule n’est disponible à ce moment dans notre service, on dépêche le véhicule qui se trouve le plus près de l’urgence. Dans le premier cas, il s’agissait peut-être d’un véhicule en provenance de Victoriaville, par exemple, d’où l’attente de 45 minutes», croit-il.

Dans le deuxième cas, sous toute réserve, M. Grenier soutient que l’appel a pu être catégorisé en tant que «non-urgent». «Après une heure, le répartiteur a peut-être rappelé pour savoir si l’état de la personne s’était détérioré et s’il fallait changer la classification de l’urgence.»

Selon le directeur des opérations des ressources humaines, certaines personnes qui téléphonent pour obtenir une ambulance peuvent attendre jusqu’à trois heures si la situation ne met pas leur vie en danger.

«Cela dit, on pourrait remettre en question le nombre d’ambulances disponibles sur le territoire, mais ce n’est pas quelque chose qui est déterminé par la CAM, mais bien par le gouvernement», souligne M. Grenier.

Soulignons qu’à ce jour, aucune loi n’impose de temps limite aux paramédics pour répondre aux appels d’urgence. Les «cibles actuelles» visent à ce que 80 % des appels urgents soit répondus en moins de 8 minutes en milieu urbain, en moins de 15 minutes en milieu suburbain et en moins de 30 minutes en milieu rural.

Une nouvelle caserne?

Si tout se déroule comme prévu, une nouvelle caserne pourrait être aménagée à Saint-Grégoire, sur l’avenue Arsenault, dès le printemps prochain. En effet, des discussions en ce sens sont en cours avec l’Agence de la Santé et des Services sociaux de la Mauricie et du Centre-du-Québec ainsi que le ministère de la Santé.

«À ce stade-ci, nous pensons que le nombre de véhicules affecté à la rive-sud demeurera le même (2), mais il serait possible qu’un troisième s’ajoute. L’avantage de cette caserne sera que les changements de quart se feront directement à St-Grégoire et non pas à Trois-Rivières. Cela signifiera une économie de temps ainsi qu’une augmentation de la couverture», assure M. Grenier.

Rappelons qu’en moyenne, pour le territoire desservi par la Coopérative des ambulanciers de la Mauricie – soit Nicolet, Bécancour, Batiscan, Shawinigan et Trois-Rivières – 14 ambulances sont actuellement en service, mais ce nombre peut légèrement augmenter ou diminuer en fonction du moment de la journée. De ce nombre, deux sont sur la rive-sud. Une dans le village de St-Grégoire, et une deuxième dans le secteur du centre-ville de Nicolet.