Coup d’éclat au conseil des commissaires

ÉDUCATION. Une trentaine de syndiqués du monde de l’Éducation se sont présentés à la dernière séance du conseil des commissaires de La Riveraine afin de présenter leurs revendications.

Ils ont exprimé le fait qu’ils sont en deuil devant l’avenir de l’Éducation, alors que de moins en moins de personnes seront tentés de s’investir au service de la population quand le gouvernement leurs offres des conditions qui favorisent l’appauvrissement.

C’est la raison pour laquelle les représentants étaient habillés en noir, lors de leur présentation, une coutume qui doit se poursuivre à chaque jeudi dans le monde de l’Éducation.

Le contexte d’austérité dans lequel les Libéraux ont plongé le Québec devrait se traduire par des réductions d’effectifs à La Riveraine, comme ailleurs au Québec, et les employés s’inquiètent des impacts sur les élèves.

C’est pourquoi ils ont présenté une vingtaine de cas bien réel qui se ressentiront des baisses de services. Des enfants qui font des crises, qui sont anxieux, qui ont des problèmes de langages, qui peinent à persévérer, etc., et qui ont besoin de l’aide des professionnels pour bien fonctionner dans le milieu scolaire.

Après avoir exposé leurs situations, leur demandant de ne pas les laisser tomber, ils ont donné à chaque fois un ballon à la présidente, la directrice général, ou un commissaire, pour leur remettre symboliquement le cas entre les mains pour qu’ils s’en occupent.

Ils aussi ont demandé l’appui des commissaires après avoir été estomaqué d’apprendre que les commissions scolaires ont appuyé les gouvernements dans leurs demandes. «Nous avons été heureux de leur écoute, mais leur réponse nous laisse perplexe. Ils nous ont dit que ça se passe au-dessus de leur tête», a souligné Denis Bastarache, président du Syndicat du Personnel Professionnel de l’Éducation du Cœur et du Centre-du-Québec (CSQ).

«Si c’est vrai nous ne comprenons pas. Expliquer nous en quoi ces coupures sont bénéfiques pour vos employés qui portent l’éducation à bout de bras, et en quoi ces reculs sont bénéfiques pour les élèves dont ils ont la responsabilité, leur a-t-il lancé lors de son intervention. Si c’est faux. Nous vous demandons de rappeler à l’ordre ceux qui vous représente et de préciser que ces demandes vont trop loin.»

Des conditions précaires

En processus de négociations depuis janvier dernier, ils font face à des conditions de travail sauvages qui les placeraient dans un contexte de précarité.

Au chapitre des augmentations de salaire, le gouvernement offre un gel pour les deux prochaines années et une légère augmentation de 1% pour les trois suivantes.

Un fossé énorme avec les demandes de 4,5% par année pendant trois ans que réclament les syndiqués pour rattraper le retard (2%), suivre le coût de la vie (2%) et avoir une forme d’enrichissement (0,5%).

À cela s’ajoute l’âge de la retraite sans pénalité que Québec souhaite augmenter de deux ans, en plus de faire passer la pénalité de 4% à 7,2%, alors que leur régime affiche des surplus de 3,6 milliards $… assez pour assurer les retraites pour les 70 prochaines années.

L’augmentation des élèves par classe et les coupes dans les services aux enseignants ayant des élèves en difficulté, sont aussi déplorés, alors que les syndicats réclament l’ajout de 600 professionnels au Québec, ce qui se traduirait par 35 en Mauricie et au Centre-du-Québec.

L’augmentation de la précarité des employés est aussi au cœur de la négociation, alors que les professeurs, qui doivent déjà attendre de 8 à 10 avant d’obtenir leur permanence, pourrait voir ce délais porter à 15 ans… C’est aussi sans compter le morcellement des horaires du personnel de soutien, qui serait contré de faire des «shifts coupés».

 

Sébastien Lacroix sur Twitter (@Sebas_Lacroix)