Comment gérer son stress avant de l’amplifier?

SANTÉ. Comment gérer le stress? Comment ne pas sombrer dans l’anxiété ou dans l’amplification de la situation causante de stress? Voilà ce à quoi ont pu s’outiller une cinquantaine de personnes qui ont assistés à la conférence «Comment gérer son stress?» présentée au Centre d’éducation populaire de Pointe-du-Lac la semaine dernière.

La conférence était organisée par l’Association québécoise de la dysphasie Maurice/Centre-du-Québec.

«Le stress doit être contrôlé. Trop de stress amène la personne à moins bien réfléchir et moins bien agir. C’est normal lorsque la situation présente des dangers réels pour la personne, mais l’anxiété problématique est difficile à contrôler. C’est celle qui naît d’une disproportion envers la situation vécue», souligne Marie-Pier Lefebvre, titulaire d’un doctorat en neuropsychologie et conférencière.

«Ce type d’anxiété demeure présent même lorsque la situation n’est plus menaçante. La personne va chercher à éviter la situation stressante plutôt que de l’affronter. Il faut apprendre à gérer ce comportement et ne pas amplifier les problèmes. Il faut travailler là-dessus si ça devient une faiblesse», ajoute-t-elle.

«On fait souvent la comparaison avec un détecteur de fumée. Il sert à nous annoncer la présence de fumée alors on prend le temps de réfléchir et de trouver le problème. On n’appelle pas les pompiers! Notre détecteur de stress devrait être le même. On se doit de réfléchir si le danger est réel ou non avant de paniquer, hélas trop souvent pour rien.»

Trois composantes de l’anxiété

L’anxiété se manifeste majoritairement par trois signes évidents.

«On est aux prises avec des sensations physiques, telles que des maux de ventre, nausées, palpitations ou une respiration accélérée. D’autres sont aux prises avec des pensées dites catastrophiques, qui se caractérisent par dramatiser une situation ou encore se sous-estimer face à un problème. Il faut confronter le réalisme des pensées et justement dédramatiser rapidement», conseille Mme Lefebvre.

«Un des comportements le plus fréquent est de fuir ou figer devant une situation problématique. Il faut éviter l’évitement, sans faire de mauvais jeux de mots. Prenez une bonne respiration abdominale, allez-y avec une relaxation musculaire et analysez la situation le plus calmement possible», ajoute-t-elle.

«Plus on l’évite et plus le stress monte. Et ce à chaque fois que la situation se présente. Ça se déprogramme par l’exposition, donc en tolérant le malaise qu’on vit et en le tolérant jusqu’au bout. Tout ce qui monte redescend, donc un stress va atteindre le sommet et redescendre. L’exposition démontre au détecteur qu’on a toléré jusqu’à la fin et que tout peut rentrer dans l’ordre.»

Et les enfants?

Le stress est aussi présent chez les enfants. «N’oubliez pas que les enfants stressés, ce n’est pas la faute que des parents. Dès leur bas âge, ils font des liens et des associations. Si maman panique parce que le chaudron déborde et que le chat nuisait au même moment, l’enfant fera le lien que le chat est peut-être un danger.»

«Le parent doit se contenir aussi devant son enfant pour qui il est le modèle. Le parent est peu comme un baromètre sur lequel l’enfant se fie pour associer une situation sécuritaire ou dangereuse. Il faut donc rester à l’affût de nos propres manifestations anxieuses et aider l’enfant à identifier ses manifestations anxieuses.»