Chers dirigeants d’Hydro-Québec, il est temps d’allumer!

LETTRE OUVERTE. Les effets de la fermeture de la centrale Gentilly-2 se font maintenant sentir au jour le jour dans la région. La région perd 800 emplois directs bien rémunérés et un nombre encore plus grand d’emplois indirects.

Par ailleurs, même si des projets comme ceux d’IFFCO, de Quest, et de Stolt LN Gaz suscitent beaucoup d’espoir, les délais de mise en place s’allongent pour toutes sortes de raisons, de telle sorte qu’il est difficile d’entrevoir quelque espoir de relance à court terme, de ce côté.

Or, il est un domaine où il serait possible d’agir rapidement pour donner une bouffée d’air frais à notre économie. Notre société d’État, Hydro-Québec, a en effet le pouvoir d’atténuer grandement l’impact négatif de sa décision de fermer Gentilly-2 en suivant tout simplement les recommandations contenues dans un mémoire présenté en janvier 2013 par le Syndicat professionnel des ingénieurs d’Hydro-Québec (SPIQ) devant la Commission de l’agriculture, des pêcheries, de l’énergie et des ressources naturelles.

Le mémoire du SPIQ propose en effet la création d’unités administratives établies dans la région de Bécancour, mais qui relèveraient du siège social ou d’autres centres administratifs d’Hydro-Québec. Cette solution pourrait s’appliquer à tous les types de tâches qui peuvent être effectuées sans égard à la localisation géographique.

On créerait une sorte de centre régional d’expertise qui pourrait être compatible avec une utilisation efficace des ressources pour Hydro-Québec tout en étant profitable pour la région. On maintiendrait ainsi dans la région un nombre important d’ingénieurs et de travailleurs spécialisés, ce qui contribuerait à minimiser l’impact socioéconomique de la fermeture.

Je rappelle que la région de Bécancour, les travailleurs, les familles, les commerçants, les entrepreneurs et tous les groupes de la société ont contribué grandement à la mise en place de la centrale en offrant leur collaboration et leur appui à ce projet, et en mettant leur confiance dans la société d’État.

Malheureusement, après toutes ces années de collaboration, ils se sont vus priver d’un nouvel investissement de 4 milliards $. On leur a imposé une fermeture brusque et brutale et ils se retrouvent aujourd’hui devant une situation économique très préoccupante.

Les gens de ma région méritent mieux que ça aujourd’hui. Ils méritent un retour d’ascenseur de la part d’Hydro-Québec qui a la possibilité de corriger une partie du problème qu’elle a créé. Il suffirait qu’elle mette en application ces recommandations du SPIQ. Ces propositions ont incidemment reçu l’appui de tous les partis politiques lors de la Commission parlementaire de janvier 2013. Hydro-Québec a le devoir moral de faire preuve de compassion et de compréhension. La solution proposée par le SPIQ pourrait parfaitement répondre aux besoins de la société d’État tout en envoyant un signal positif qui aurait un impact majeur.

Je comprends difficilement pourquoi cette solution, qui est dans le paysage depuis 2013, n’a pas encore eu d’écho favorable auprès des hauts dirigeants d’Hydro-Québec. Mesdames et Messieurs les dirigeants, je vous le dis : il est temps de prendre vos responsabilités… il est temps d’allumer, il est temps de compenser un peu cette région pour les efforts et les sacrifices qu’elle a consentis.

 

 

Donald Martel

Député de Nicolet-Bécancour