Centrale thermique: la Régie de l’énergie n’est toujours pas convaincue

ÉNERGIE. La demande d’Hydro-Québec pour utiliser la centrale de TransCanada Energy (TCE) de Bécancour en période de pointe vient de rencontrer un premier délai administratif.

Dans sa plus récente décision rendue dans ce dossier, la Régie de l’énergie lui demande en effet de convenir avec TCE de reporter l’approbation du Protocole d’entente au 1er novembre prochain.

Les deux parties avaient convenu de l’annuler si la Régie ne l’approuvait pas avant le 30 juillet 2015, mais ce sera impossible d’en arriver à une décision avant cette date.

C’est que la Régie vient de fixer un échéancier pour éclaircir certains points de la demande d’ici au 31 août, où elle entendra les argumentations d’une dizaine d’intervenants dans le cadre d’une audience.

La Régie fait valoir qu’elle doit d’abord s’assurer que les caractéristiques de l’utilisation de la centrale thermique de Bécancour en périodes de pointe répondront aux besoins en puissance et que le Protocole d’entente est avantageux sur le plan économique.

Elle considère que l’analyse de l’utilisation de la centrale ne peut être dissociée à la mise à jour du bilan en puissance, puisque le volume et la durée des livraisons sont sujets à des développements.

La Régie croit que les contributions des marchés de court terme et d’électricité interruptible, ainsi que l’entente d’échange de capacité avec l’Ontario sont à considérer, tout comme les récents résultats de l’appel d’offres pour l’achat d’une puissance garantie de 500 MW pour une période de vingt ans, à compter du 1er décembre 2018, à un prix moyen de 106$/kW/an pour un minimum de 300 heures.

L’exploitation du potentiel technico-économique de la gestion de la demande en puissance, la relance du programme de biénergie commerciale et le stockage d’énergie ne feront toutefois pas l’objet d’un examen de la part de la Régie, comme le souhaitait le Regroupement des organismes environnementaux en énergie (ROEÉ), le printemps dernier.

«Ces moyens de gestion de la demande en puissance ne sont pas disponibles sur le marché à l’heure actuelle ou éprouvés d’un point de vue technologique», peut-on lire dans la décision rendue par le régisseur, Louise Rozon.

Neuf intervenants

Parmi les groupes qui ont été retenus pour prendre part aux délibérations, on note l’Association coopérative d’économie familiale de Québec (ACEFQ), l’Association hôtellerie Québec et Association des restaurateurs du Québec (AHQ-ARQ), l’Association québécoise des consommateurs industriels d’électricité et Conseil de l’industrie forestière du Québec (AQCIE-CIFQ), Énergie Brookfield Marketing s.e.c. (EBM) et la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (section Québec) (FCEI).

Le Groupe de recherche appliquée en macroécologie (GRAME), le Regroupement des organismes environnementaux en énergie (ROEÉ), Stratégies énergétiques et Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique (SÉ-AQLPA) et l’Union des consommateurs (UC) complètent la liste des intervenants.

Notons que la Régie de l’énergie a établi une enveloppe globale de 10 000 $ par intervenant pour l’étude de la demande.

 

Sébastien Lacroix sur Twitter: @Sebas_Lacroix