Caisses Desjardins: un regroupement qui soulève des réactions

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ÉCONOMIE. Le 9 septembre a eu lieu à Parisville et à Gentilly une soirée d’information sur un projet de regroupement des Caisses Desjardins de la Rivière du Chêne et celle de Gentilly-Lévrard. À Parisville, ce sont près de 200 membres des 5 municipalités touchées qui y ont assisté.

Lors du dernier conseil des maires de la MRC de Bécancour, le maire de Parisville s’est dit peu chaud à l’idée d’un regroupement des deux entités financières, craignant la fermeture des points de services. «À Parisville, comme dans bien des municipalités, la caisse populaire, le bureau de poste et l’église sont des institutions du regroupement de la population. Si nous voulons éviter la dévitalisation, il nous faut faire pression sur ces joueurs de prestige», a laissé entendre Maurice Grimard, qui s’exprimait en son nom personnel, n’ayant pas de mandat précis de son conseil municipal.

Il a aussi profité de l’occasion pour déplorer que les dirigeants ont passé beaucoup de temps à expliquer les avantages qu’offrirait un regroupement, alors que l’aspect «impacts pour les municipalités» n’a pratiquement pas été abordé.

«Sur les implications dans les municipalités, ils s’en sont tenus à la formule «On va faire tout ce que l’on peut». Ils ne peuvent pas dire s’il y aura une diminution ou une rupture de services, ni ce qu’il adviendra des immeubles ou des emplois», indique M. Grimard. Il reproche donc aux dirigeants de ne pas pouvoir «nous préciser notre avenir».

En d’autres termes, Maurice Grimard aurait aimé se faire rassurer davantage. «S’ils nous disaient qu’ils fermeront le point de services ou que l’immeuble sera à vendre, au moins, je saurais à quoi m’en tenir. Je ne veux pas avoir de mauvaises surprises.»

Craignant le pire, le maire de Parisville souhaite que ceux de sa génération puissent continuer de bénéficier des services de Desjardins. «Les jeunes n’en ont pas besoin; ils se débrouillent autrement. Mais ceux de mon âge, peut-on les laisser utiliser les services auxquels ils sont habitués.»

Demande d’appui à la MRC

Étant donné que, selon lui, un regroupement représente des ruptures de services, des liquidations d’immeubles dans les municipalités concernées, M. Grimard a proposé une résolution à la MRC de Bécancour afin de faire pression sur Desjardins.

Il demandait aux caisses de sursoir à leur projet de regroupement jusqu’à ce qu’il y ait une entente contractuelle entre elles et les municipalités touchées.

«Il est du devoir de la MRC de s’impliquer dans ce dossier, croit Maurice Grimard. Les sociétaires de notre caisse se sentent très impuissants face à la machine Desjardins. Je suis conscient qu’il s’agit d’une entreprise privée, mais un regroupement fera forcément des gagnants et des perdants…et j’ai bien peur d’en faire partie.»

Or, le conseil des maires a finalement opté pour demander une rencontre avec les dirigeants de Desjardins, afin que ceux-ci puissent présenter leur plan d’affaires, plus en détails.

Évidemment, tout cela n’est pas sans rappeler la saga de la Caisse Desjardins Godefroy, au printemps dernier.