ABI: le salaire des étudiants sous la loupe
TRAVAIL. Le salaire des étudiants à l’Aluminerie de Bécancour (ABI) est au cœur d’un litige au Tribunal des droits de la personne. Une plainte de la Commission des droits de la personne dénonce le fait qu’il soit payé 9$ de moins que les autres travailleurs.
La Commission réclame ainsi que l’employeur leur verse le manque à gagner subi au cours de leur séjour au sein de l’entreprise ainsi qu’une somme de 2000$ en dommages moraux. Une cause qui concerne 160 étudiants et qui pourrait coûter quelques millions de dollars à l’ABI.
Une cause qui a été initiée après que des étudiants aient déposé des plaintes à la Commission, avec le soutien du Syndicat qui a tenté d’inclure cette question dans les négociations des différentes conventions collectives au cours des dernières années.
Les auditions dans ce dossier chaud, qui a fait grand bruit dans les médias au cours des derniers jours, se poursuivent au Palais de justice de Trois-Rivières. Plusieurs suivent la cause avec intérêt puisqu’elle pourrait créer un précédent et faire jurisprudence dans plusieurs autres dossiers à venir.
D’un côté, la partie patronale fait valoir que les étudiants sont payés un salaire inférieur d’environ 15% étant donné qu’ils ne peuvent pas effectuer toutes les tâches réalisées par les employés réguliers. Ils sont effectivement exclus de quelques postes plus complexes, comme la coulée du métal ou l’opération de certains équipements.
Le Syndicat fait quant à lui valoir que les étudiants effectuent la presque totalité des tâches, que le niveau de dangerosité de même que l’exposition aux contaminants sont les mêmes que pour les employés occasionnels ou permanents dont le salaire s’élève à 40$ de l’heure, comparativement à 31$ pour les étudiants.
Depuis de nombreuses années, les étudiants sont appelés à remplacer les vacances estivales ainsi que les congés durant la période des Fêtes. Les enfants des employés sont généralement favorisés pour combler ces postes afin de les aider à payer leurs études.