4e Colloque Francopol: cybercriminalité et radicalisation au programme

NICOLET. La 4e édition du Colloque Francopol sur la cybercriminalité se déroule aujourd’hui et demain à l’École nationale de police du Québec (ENPQ), sous le thème «Escroquerie sur Internet et radicalisation».

Cette activité réunit quelque 125 personnes travaillant dans le domaine de la cybercriminalité issues principalement d’organisations policières, mais également de ministères et organismes gouvernementaux ainsi que d’institutions financières. Quelques partenaires internationaux provenant de Suisse, des États-Unis et d’Afrique participent également à l’événement.

Le colloque permet de réunir des membres de la francophonie autour de ces sujets, offrant l’opportunité de tendre vers de meilleures pratiques policières afin de mieux circonscrire cette criminalité qui prend de plus en plus d’ampleur.

La vice-première ministre et ministre de la Sécurité publique, Lise Thériault, était sur place et a d’ailleurs réitéré l’importance de se concerter et de coopérer pour contrer les actes terroristes.

«Les sujets de la cybercriminalité et de la radicalisation sont des questions d’intérêt pour le gouvernement du Québec, mais aussi pour le gouvernement canadien et les forces policière, évoque Mme Thériault. Avec les attentats vécus dans les derniers mois dans plusieurs pays, c’est clair que le phénomène lié à la cybercriminalité fait en sorte que chaque pays doit se préoccuper de ces questions.»

La ministre estime que la cybercriminalité et la radicalisation sont des problématiques en émergence, d’autant plus depuis l’avènement des réseaux sociaux.

Entente avec la France

Pendant son passage à Nicolet, Lise Thériault en a profité pour s’entretenir avec le directeur de la coopération internationale du ministère de l’Intérieur et président de Francopol, Émile Pérez.

Lors de cette rencontre de travail avec son homologue français, la ministre a échangé sur les enjeux partagés par les sociétés francophones en matière de criminalité. Elle a abordé la nécessité de favoriser l’approche intégrée pour lutter contre la radicalisation en privilégiant une méthode d’analyse pluridisciplinaire. Elle a également souligné l’importance d’encourager la collaboration et la concertation à tous les niveaux entre la France et le Québec.

Cette rencontre fait suite à celle du 10 mars dernier, à l’occasion de sa mission européenne, où Mme Thériault a discuté avec le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, des moyens à mettre de l’avant pour renforcer la collaboration bilatérale en matière de lutte contre la radicalisation violente.

«Nous devons plus que jamais partager nos savoirs et resserrer nos liens avec les pays francophones, et plus particulièrement avec la France, si nous voulons lutter plus efficacement contre le terrorisme et la radicalisation. Notre premier devoir est d’assurer un milieu de vie sécuritaire aux citoyens que nous représentons. Ma rencontre avec des représentants français et d’autres représentants gouvernementaux et policiers constitue un pas de plus vers l’atteinte de cet objectif», a affirmé Mme Thériault.

Un état de la situation sera fait entre la France et le Québec, en vue de dresser une entente entre les deux parties pour toutes les questions qui touchent la radicalisation. «On a la chance de pouvoir compter sur des pays qui ont malheureusement été confrontés à ces phénomènes-là avant nous, mentionne la vice-première ministre, donc nous allons pouvoir créer des partenariats et tirer avantage de leur expérience.»

Cette entente pourrait se conclure au cours des prochains mois. «On travaille à faire du transfert d’information le plus rapidement possible», laisse-t-elle entendre. Des discussions sont aussi entamées avec la Belgique en ce sens.

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