Un premier roman inspiré de ses aïeux

PIERREVILLE. Petite, Carol-Ann D. Lebeau aimait entendre sa grand-mère lui raconter des parcelles de sa vie et de celles de ses aïeux. C’était, pour elle, des moments privilégiés qui la faisaient rêvasser. « J’aimais vraiment ça, l’imaginer et imaginer toutes ces personnes-là, que je voyais en noir et blanc dans un album photo, vivre. Je m’inventais des histoires à partir de tout ça. »

C’est de là, dit-elle, qu’est née son inspiration pour son premier roman, qu’elle vient de publier aux éditions Goélette. « J’ai un peu calqué sur leur vie et sur celle d’autres aïeux que j’avais, les Landry, du côté de mon grand-père. Ceux-ci habitaient sur une île en face de mon village natal (Notre-Dame-de-Pierreville). C’est comme si leur univers prenait vie dans mon livre. »

Leur univers est devenu celui de Gaëlle Beaupré, le personnage vedette de son roman intitulé Le chant de la cigale, qui sera publié en deux tomes (le tome 1 se nomme La saison des clochers). Ce roman plonge le lecteur dans l’univers de cette jeune femme rêveuse qui, en 1888, s’amuse à noircir des cahiers d’histoires fabuleuses pour le plaisir de les raconter à qui veut bien les écouter. 

Le curé Verville voit toutefois d’un mauvais oeil l’attitude frivole de la jeune femme. Il la somme de trouver un époux dans les plus brefs délais. Si Gaëlle n’est pas mariée à Pâques, elle sera envoyée au presbytère de la paroisse voisine pour servir le curé Yergeau. 

Malgré ses réticences, Gaëlle essaie de se conformer à ce que l’on attend d’elle. L’année 1888 ne s’avère toutefois pas de tout repos pour la jeune femme et sa famille. Entre le mariage de sa soeur aînée et les tribulations de la fratrie, Gaëlle essaie au mieux de trouver quelle est sa place dans le monde.

« L’univers de Gaëlle, ça fait au-dessus de 10 ans que je l’ai dans la tête. Ma grand-mère a été diagnostiquée Alzheimer 2011. Du coup, quand je l’ai su, je me suis dit que j’allais écrire sur ses mémoires. Par après, je me suis rendu compte qu’en lui lisant ce que j’écrivais, elle réagissait beaucoup. J’ai donc décidé d’ajouter de la fantaisie à la réalité, pour faire quelque chose qui allait la faire réagir. C’est comme ça que j’ai écrit les premiers chapitres. »

Quand Carol-Ann a reçu ses romans, la première chose qu’elle a faite a été d’aller voir sa grand-mère. C’était significatif pour elle. « Je lui ai fait tenir le livre. Je sais qu’elle ne réalise pas ce que ça représente, mais je voulais vraiment qu’elle le tienne. L’oeuvre découle d’elle. Il y a plein d’autres choses qui ont fait en sorte que je l’ai écrit, mais c’est quand même elle qui a été à la base de tout ça », confie l’autrice.

Le tome 2 paraîtra au cours des prochains mois. Il est présentement en correction chez Goélette. D’ici sa publication, Carol-Ann fera la promotion du premier tome dans divers événements, dont le Salon du livre de Québec. Elle envisage aussi de réaliser quelques séances de lectures dans des bibliothèques ou des centres de loisirs, selon les demandes.

« Si le clan des Beaupré fonctionne bien, j’ai du matériel pour faire [un roman sur] chacun des enfants. Ils sont neufs. Sinon, j’ai du matériel pour beaucoup d’autres histoires. J’ai 12 autres romans en cours, dont un que j’ai vraiment commencé. Je suis prête à toute éventualité! »

On peut donc s’attendre à ce qu’elle soit une autrice prolifique dans les prochaines années. « J’aimerais ça, avoue celle qui est une vraie passionnée des mots. Mais je ne cherche pas nécessairement le succès. J’aimerais juste pouvoir continuer à écrire. C’est vraiment ce que j’aime le plus faire », termine celle qui est revenue s’installer à Notre-Dame-de-Pierreville, après ses études, pour y élever ses enfants dans la maison de son enfance.

On peut trouver son roman un peu partout, notamment chez Archambault, Renaud-Bray, Walmart, Costco de même qu’en ligne sur le site de Goélette.