Un café social et inclusif à l’ESJN

NICOLET.  Les jeunes d’adaptation scolaire de la classe d’Evelyn Morin de l’École secondaire Jean-Nicolet se sont lancés, il y a déjà quelques mois, dans un projet entrepreneurial visant l’inclusion et la socialisation, un café où les écrans seront interdits et où tous seront les bienvenus.

Dans les dernières semaines, les dix jeunes d’adaptation scolaire de la classe de Mme Morin ont appris ce qu’est une coopérative, les valeurs privilégiées dans le mouvement coopératif, favorisant ainsi la prise en charge et la responsabilité personnelles et mutuelles, la démocratie, l’égalité, l’équité et la solidarité. Ils développement ainsi leurs qualités entrepreneuriales comme le sens des responsabilités, leur autonomie, leur créativité, leur capacité d’adaptation, leur débrouillardise, leur esprit d’équipe, leur persévérance et leur initiative.

Evelyn Morin, enseignante de cette classe d’adaptation scolaire, témoigne que les jeunes sont vraiment motivés et ont réalisé, jusqu’à présent, un site web, des affiches et le logo, ils ont déconstruit du bois de palette pour en faire un comptoir, et peint le local. « J’aime mon expérience, parce qu’on peut construire des meubles tous ensemble et ça me rend très fière, lance Lili-Rose Ouellet-Pelletier, élève de la classe d’Evelyn Morin.

« À mon sens, les élèves n’ont pas rencontré de réels défis au cours de l’élaboration du projet. Ils sont très bons. Ça a été géré de façon démocratique, de A à Z! », se réjouit Mme Morin. « Le plus difficile a été de trouver l’idée de base, parce qu’on avait beaucoup d’idées différentes, explique Yuri Gauthier-Lemay, élève de la classe d’adaptation scolaire. Ensuite, tout s’est enchainé! »

Les élèves ont eux-mêmes réfléchi à la valeur d’inclusion du local et ont songé aux services qu’ils aimeraient offrir dans cet espace. Dans les prochaines semaines, parmi les quelques tâches à exécuter, ils dresseront une liste de produits qu’ils mettront en vente, ils devront monter des meubles, faire des horaires et procéder à une ouverture officielle. « Ils ont été proactifs et accomplissaient des tâches même sans que je leur demande! », s’étonne Mme Morin qui accompagnait des élèves dans un projet de cette envergure pour une toute première fois.

Lorsque les élèves se sont fait proposer de se lancer dans un projet entrepreneurial, ils ont tout de suite été attirés par l’appât du gain. Après quelques réflexions et échanges, les jeunes ont rapidement réalisé que ce qu’il manquait à leur école, c’était un milieu de vie. « Ils voulaient quelque chose d’inclusif, sans téléphone, pour faire des jeux de société. Un lieu pour se rassembler, discuter et relaxer. Faire une croix sur la technologie, ça vient d’eux! », explique fièrement l’enseignante.

« On voulait que tous les niveaux soient admis dans le local, qu’il n’y ait personne de mis de côté ou privé de ces activités, parce qu’il y a déjà des zones qui sont réservées à certains niveaux scolaires, mentionne Yuri Gauthier-Lemay. Ça fait aussi plus de profits au café! », ajoute-t-il en riant.

Le programme Jeune Coop

Véronique Mercier, conseillère en entrepreneuriat coopératif jeunesse (CECJ) pour le Conseil québécois de la coopération et de la mutualité (CQCM), affirme que les jeunes ont eux-mêmes rempli leur demande de bourse. Ils ont également fait des présentations de leur projet à la direction de l’école sous forme de matrice entrepreneuriale. « Je les trouve épatants!, lance-t-elle.

Le service Entrepreneuriat jeunesse du Conseil québécois de la coopération et de la mutualité soutient des centaines de projets coopératifs étudiants de niveau primaire à universitaire. Le programme Jeune COOP propose une séquence d’activités sur mesure pour le démarrage et la réalisation d’un projet d’entrepreneuriat coopératif, avec l’accompagnement gratuit de conseillères en entrepreneuriat coopératif jeunesse (CECJ) et des outils adaptés aux besoins du groupe et du projet.

Le groupe s’est vu remettre en main propre pendant la Semaine de la relève coopérative une Bourse ÉduCOOP de 250$ de la Fondation pour l’éducation à la coopération et à la mutualité. Au total, le projet a reçu 8000$ en financement des partenaires, dont 3000$ de Desjardins.