Un 250e fêté en grand au Moulin Michel

BÉCANCOUR. Cette année, le Moulin Michel de Gentilly fête son 250e anniversaire. L’événement sera souligné par une programmation spéciale qui prendra son envol cet été, mais aussi par une série de legs qui feront perdurer et rayonner ce site culturel bécancourois et sa riche histoire.

« C’était nécessaire et évident de souligner le patrimoine du moulin. Il est extrêmement précieux. Le moulin fait vivre la meunerie artisanale. Il n’y en a que cinq du genre encore fonctionnels à travers le Québec », a rappelé d’entrée de jeu le directeur général du Moulin Michel, Philippe Dumas.

« C’est un objet de fierté », a renchéri le député de Nicolet-Bécancour, Donald Martel, tout en soulignant que de gros projets étaient en analyse à son égard. « 250 ans, c’est important. »

« Le Moulin Michel, c’est un joyau de notre ville né de la mobilisation citoyenne; une valeur chère à la Ville de Bécancour, a insisté pour sa part la mairesse Lucie Allard. Plusieurs connaissent le lieu mais peu sont au fait de son histoire. »

Festivités

Les célébrations s’amorceront le 11 août avec concert gratuit de l’Orchestre symphonique de Trois-Rivières (OSTR) à l’Agora des générations. La population pourra entendre à cette occasion une composition de maestro Alain Trudel créée spécialement pour l’anniversaire du Moulin. Leonardo Castriota, directeur général adjoint de l’OSTR, a indiqué en conférence de presse que ce concert marquera le début d’une collaboration à long terme entre le Moulin Michel et l’Orchestre. Il a même évoqué l’idée d’un projet de résidence d’été de l’OSTR sur le site du Moulin. « On en parle, mais ce n’est pas encore décidé. On pense avoir de bonnes chances d’y arriver. »

En plus de la musique, l’humour figure à la programmation. Le comédie club « Ça farine! », animé par la trifluvienne Maude Dessureault, mettra de l’avant les humoristes de la relève. Trois soirées sont prévues. L’humoriste préféré du public remportera un micro à l’occasion d’une chronique sur les ondes Radio-Canada.

Par la suite, le Moulin accueillera la 4e édition du parcours d’Halloween « Les Revenants acadiens » de la Société acadienne Port-Royal. Ce partenariat se veut un clin d’œil aux racines acadiennes du meunier Alfred Michel, qui a possédé le moulin de 1937 à 1985, année où la Ville de Bécancour l’a acheté pour le restaurer en vue de l’ouvrir au public.

Un autre pan de l’histoire du Moulin sera mis à l’honneur avec la collaboration du Bureau du Ndakina du Grand conseil W8benaki. Par le biais d’activités de médiation, les fouilles archéologiques (inventaires) auxquelles le Bureau procède depuis quelques mois seront rendues accessibles au public. « Nous évaluons le potentiel archéologique du site depuis quelques mois, souligne l’archéologue Louis-Vincent Lapierrière-Désorcy. Nous voulons vérifier s’il y a présence de sites archéologiques et autochtones. Nos recherches vont servir à mieux valoriser la présence de la nation (abénakise) sur le territoire, à mieux nous renseigner sur les occupations passées du terrain et à fournir des données pour les futures expositions du moulin. »

Ces événements s’ajoutent à la programmation régulière du Moulin Michel, dont la fête nationale, le festival « Blues & Gin » et « Meunier tu fêtes ».

Legs

Après 250 ans d’existence, le Moulin Michel continue d’écrire sa longue histoire. Afin de ne pas perdre la mémoire des dernières décennies, les Bécancourois sont invités à venir raconter leurs souvenirs à la boîte à mémoire, une installation située au café jusqu’en juin prochain. Pour enrichir ses archives muséales, l’équipe du Moulin est aussi à la recherche de photographies, peintures et autres documents.

Par ailleurs, le directeur général du Moulin Michel, Philippe Dumas, souligne qu’une étude architecturale du bâtiment sera faite. « On va faire des scans. On veut en profiter pour modaliser le Moulin afin de mettre en lumière son histoire. De l’éclairage architectural sera fait. Ça fera partie des améliorations du site qui ont déjà commencé avec, entre autres, l’acquisition d’un nouveau système de son pour les spectacles. »

Ce 250e  anniversaire marquera aussi l’arrivée de technologies immersives jusqu’ici inédites dans les musées canadiens. À l’automne, la technologie Holosens de Microsoft et ses lunettes de réalité mixte feront leur entrée au Moulin. Leur arrivée permettra de raconter l’histoire du moulin à l’aide d’hologrammes. « Ça va nous permettre de faire beaucoup avec le peu d’espace que nous avons. Nous allons pouvoir faire voyager les gens dans le temps et rendre l’inaccessible quasiment tangible », décrit Philippe Dumas, précisant en outre que l’expertise développée par son équipe bénéficiera non seulement aux visiteurs du Moulin, mais éventuellement à d’autres institutions muséales.

Enfin, la rivière du Moulin, qui permet au Moulin Michel de fonctionner depuis les tout débuts, n’est pas en reste dans les legs de cet important anniversaire. Une démarche de renaturalisation s’est amorcée il y a deux ans et le Moulin poursuit son engagement avec les propriétaires et organisations régionales afin de réaliser des actions concrètes dès cet été pour améliorer la situation du cours d’eau et sécuriser l’avenir du bâtiment.