Nicolet veut que ses réserves naturelles soient mieux protégées
NICOLET. La Ville de Nicolet demande au ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs « d’agir promptement et efficacement » pour faire respecter les ententes de conservation qu’il a octroyées et qui sont en vigueur concernant les réserves naturelles et les aires protégées situées sur son territoire.
« Il y a plusieurs usages qui se font dans ces réserves-là qui ne sont pas nécessairement compatibles avec leur statut, alors on interpelle le Ministère pour qu’il intervienne et s’occupe de ses affaires », a mentionné la mairesse Geneviève Dubois en séance publique, la semaine dernière.
Elle rappelle que le 14 janvier 2005, une entente de conservation d’une durée de 25 ans est intervenue entre la Corporation du Séminaire de Nicolet et le ministère de l’Environnement, reconnaissant le boisé du Séminaire ainsi que le boisé Saint-Joseph comme réserves naturelles. Une entente identique existe entre le ministère de l’Environnement et les Sœurs de l’Assomption pour le boisé qui se situe entre les deux autres.
Ces trois réserves naturelles, connues sous l’appellation de « Réserve naturelle du Boisé-du-Séminaire », constituent des aires protégées en vertu de la Loi sur la conservation du patrimoine naturel. Elles possèdent, sur les plans biologiques, écologiques, fauniques et floristiques, des caractéristiques présentant un intérêt qui justifie leur conservation.
Le boisé du Séminaire est le seul de ces trois milieux naturels faisant l’objet d’un bail emphytéotique entre le Séminaire de Nicolet et la Ville en ce qui a trait à sa gestion et à son entretien, et ce, pour la période du 1er octobre 1990 au 30 septembre 2040.
Tolérance zéro… à appliquer
Dans les ententes de conservation entre le ministère et les propriétaires de ces aires protégées, tous se sont engagés à ne pas autoriser ou tolérer d’activités ou d’interventions qui pourraient être susceptibles de nuire à des caractéristiques qui justifient la reconnaissance du territoire à titre de réserve naturelle.
Or, la Ville porte à l’attention du Ministère qu’il y a des problèmes d’intendance dans le boisé Saint-Joseph depuis la création de la réserve naturelle en 2005, notamment un entreposage permanent de machineries sur le milieu naturel protégé.
Elle souligne aussi que depuis 2016, on observe dans le même boisé des activités prohibées qui n’ont pas été corrigées à ce jour, telles que des sentiers et des accès informels, une circulation illégale de VTT, la présence de déchets et une carence de signalisation.
Plus récemment, soit en mars 2024, « Hydro-Québec a aussi effectué une coupe d’arbres non autorisée à l’intérieur de la réserve naturelle du Boisé-du-Séminaire, endommageant cette propriété et ses caractéristiques écologiques », rappelle la Ville.
C’est pour que cessent ces agressions sur les milieux naturels de ces réserves que la Ville de Nicolet demande au Ministère de faire respecter les ententes de conservation en vigueur. Une résolution à cet effet a été adoptée lors de la séance publique du 13 mai.
La résolution contient toutes les informations citées précédemment, en plus de porter à l’attention du Ministère que les milieux naturels dont il est question font partie d’un corridor de connectivité écologique nouvellement désigné dans le cadre d’un projet visant à protéger les milieux naturels nicolétains.
En guise de conclusion, et pour donner encore plus de poids à sa demande, la Ville rappelle au Ministère la volonté du gouvernement du Québec de protéger 30% de son territoire sous forme d’aires protégées d’ici 2030 et d’assurer l’intégrité écologique à long terme de ces milieux naturels.
La résolution a été acheminée au ministère, de même qu’à la Corporation du Séminaire, les Sœurs de l’Assomption et Hydro-Québec.