Cascades lègue une tourbière 

À l’occasion de ses 60 ans, l’entreprise Cascades de Kingsey Falls, imprégnée depuis toujours d’une forte valeur environnementale, fait le don d’une tourbière de 116 hectares située à Saint-Sylvère à l’organisme Conservation de la nature Canada.

L’annonce a été faite le 26 mars, jour même de la fondation de Cascades en 1964. Une annonce à laquelle prenaient part plusieurs invités, dont les frères Laurent et Alain Lemaire.

« Ce terrain de 116 hectares à forte valeur écologique avait été acquis par la famille Lemaire au début des années 60.  Le terrain est légué pour en assurer sa pérennité et pour préserver la survie des espèces et des écosystèmes qui y vivent et ce, pour les générations futures », a indiqué Mario Plourde, président et chef de la direction de Cascades. 

« La tourbière fait partie de notre histoire, au début, a rappelé Alain Lemaire, cofondateur et président exécutif du conseil d’administration de Cascades. Mais puisqu’on ne l’exploitait pas, on a voulu intéresser des gens à l’utiliser et l’opérer. Mais personne n’a manifesté de l’intérêt. L’idée de Mario de poser un geste écologique, ce qui nous représente bien, est venue d’une façon naturelle. »

Cascades connaît bien Conservation de la nature Canada. « On sait ce qu’ils font. C’est un bon partenariat », a souligné Alain Lemaire. 

« Ce n’est pas la première fois. Nous sommes des collaborateurs de longue date. On est comme de vieux amis », a renchéri Claire Ducharme, vice-présidente au Québec de l’organisme Conservation de la nature Canada.

Elle se réjouit grandement d’ailleurs de ce don important de Cascades parce qu’une tourbière constitue, a-t-elle noté, un milieu humide extrêmement riche au niveau de la biodiversité.

« Ce don, c’est un geste extraordinaire de Cascades, un fleuron qui a toujours été à l’avant-garde, un précurseur en protection de l’environnement et de développement durable », a-t-elle exprimé.

La tourbière de Saint-Sylvère, a-t-elle précisé, est  « un bon terrain qui a été peu perturbé, assez intègre, ce qui lui procure une grande richesse ».

Claire Ducharme assure que son organisation prendra bien soin de ce territoire pour les générations futures. « Notre travail est basé sur la science. On détecte, on identifie les endroits les plus significatifs, les plus à risque et qui ont les plus hautes valeurs écologiques. On travaille aussi par corridor, a-t-elle expliqué. En ces temps d’effondrement de biodiversité et de changements climatiques, il est important de créer des corridors pour que la faune et la flore puissent se déplacer au fur et à mesure que le climat se réchauffe. On travaille d’arrache-pied à protéger le maximum de territoires. » 

La tourbière de Saint-Sylvère s’inscrit, a-t-elle dit, dans cet objectif mondial de protection de 30% des territoires d’ici 2030. « Au Québec, on en est à 17% aujourd’hui. Pour notre part, nous protégeons maintenant plus de 50 000 hectares, c’est énorme », a-t-elle fait remarquer, tout en précisant que les 116 hectares de Saint-Sylvère recèlent plusieurs espèces en péril, comme la paruline du Canada et le pioui de l’Est chez les oiseaux, sans compter plusieurs plantes.

Bien que les tourbières ne soient pas toujours très valorisées comme milieux, elles jouent pourtant un rôle fort important. « Une tourbière rend de grands services écologiques. Comme une éponge, elle absorbe l’eau, évite des inondations et par temps plus sec, elle libère de l’eau. Elle vient atténuer les chocs au niveau de l’eau, sans compter qu’elle capture du carbone. C’est vraiment important de les préserver », a-t-elle fait valoir.

Claire Ducharme a salué les représentants de la Nation W8banaki à l’origine du nom donné à la tourbière de Saint-Sylvère, la tourbière « Moz8depek » qui signifie tourbière à la tête d’orignal.

En ouverture de la conférence de presse, Hugo D’Amours, vice-président, communications, affaires publiques et développement durable de Cascades, a d’ailleurs reconnu « avec respect et gratitude l’histoire, la langue et la culture de ce peuple et leur territoire sur lequel on se trouve ».

Le don de la tourbière, a signalé M. Plourde, réitère l’engagement de Cascades envers les communautés et sa volonté de contribuer à un avenir durable.