Qui a tué Reine Lauzière-Pagé?

FAITS DIVERS. Le temps passe, mais le précieux souvenir de Reine Lauzière-Pagé demeure pour ses proches. Aimée des siens, sa vie à l’enseigne de la paix prendra fin suite à une attaque sauvage perpétrée le 1er septembre 1995 dans le secteur Saint-Léonard de Montréal.

Professeure au primaire à l’école Victor-Lavigne, le meurtre de la femme native de Saint-Léonard-d’Aston aurait été motivé par le vol d’une centaine de dollars. Vingt-cinq ans plus tard, ce crime odieux envers une militante de la non-violence demeure impuni.

Les faits. Ce vendredi soir-là, Reine Lauzière-Pagé quitte son domicile de la rue Jules-Auclair à Montréal-Nord. Après avoir salué son mari Pierre Pagé et ses filles Evelyne et Pascale, elle sort faire des emplettes. Il est 19h. Elle prend place dans sa fourgonnette Dodge Caravan blanche pour se rendre magasiner un ordinateur dans un commerce d’équipements de bureau, situé sur le boulevard Jean-Talon Est.

Un peu avant 21h, la femme de 46 ans passe à la caisse et marche vers sa voiture. On ne la reverra jamais plus vivante. À minuit, constatant que sa mère n’est pas de retour à la maison, Pascale Pagé signale sa disparition au poste 45 de la police du Service de police de la Communauté urbaine de Montréal (SPCUM). Pierre Pagé lui aussi inquiet contacte son frère Claude, un patrouilleur de la Sûreté du Québec. En poste à Joliette, il rejoint rapidement Pierre. C’est Claude Pagé en compagnie de son beau-frère Fernand, le samedi 2 septembre, vers 14h30, qui fera la macabre découverte derrière le Walmart situé à l’angle du boulevard Langelier et la rue Jean-Talon.

Sans détecter de traces d’agression sexuelle, l’autopsie démontrera que Reine Lauzière-Pagé a été menottée dans le dos à l’intérieur de son véhicule pour être ensuite poignardée à maintes occasions.

Seul indice recueilli sur les lieux, un petit bouton au contour en métal de couleur or et avec le centre rouge «comme on en retrouve sur des vêtements féminins », expliquait à l’époque le lieutenant-détective Jean-François Martin de la section des homicides au SPCUM à La Presse.

Face à autant de violence envers celle qui animait un comité pour la paix à son école, c’est sous le signe de la colombe que seront célébrées ses funérailles se déroulant le 9 septembre 1995 à l’église Sainte-Colette de Montréal-Nord. Rappelant son engagement pour la non-violence, le père Pierre Benoît invitera les nombreuses personnes présentes aux obsèques à «Ne pas laisser mourir ce qu’elle a commencé… C’est la plus belle chose que vous puissiez faire».

À ce jour, le meurtre de Reine Lauzière-Pagé demeure irrésolu. Toute information peut être transmise de façon anonyme à Info-Crime au (514) 393-1133.

Signe que son souvenir demeure, un discret bouquet de fleurs sauvages à son image a été laissé sur sa pierre tombale du cimetière de Saint-Léonard-d’Aston en ce mois de septembre où il y a 25 ans, Reine Lauzière-Pagé a reposé en paix.